« Résister, c’est aussi garder l’espoir » – Portrait d’un engagement familial à Bruxelles
Depuis tout juste un an, Bo et Filipa ainsi que leurs trois filles, Gaïa, Nemo et Yuna, âgées de 17 à 24 ans, sont bénévoles de SOS MEDITERRANEE à Bruxelles. C’est aussi en famille qu’ils ont eu envie de raconter leur désir de poursuivre dans cette ville un mouvement initié en France en 2015 et qui est « toujours là » pour défendre le sauvetage en mer.

Nemo, 21 ans, étudiante en cinéma, se souvient avec émotion de ce repas en famille à l’origine de leur engagement : « Je connaissais depuis longtemps SOS MEDITERRANEE via les réseaux sociaux et des artistes qui soutiennent la cause. Il y a environ un an, mon père nous montre des vidéos d’un sauvetage qui venait d’avoir lieu. Toute la famille était touchée et indignée. » Pour Filipa, la mère, il était important de ne pas simplement « constater notre incapacité à agir face à des sujets qui nous touchent. Ce soir-là on s’est décidés à passer à l’action, à notre petit niveau, à faire notre part du colibri. » Et la proposition viendra de Bo, musicien de jazz : un grand concert de soutien, les SOS Sessions, au prestigieux théâtre Marni à Bruxelles, se tiendra au mois de mai 2024.

Pendant que la famille s’active pour organiser l’événement, d’autres initiatives belges se mettent en place avec notamment des séances de sensibilisation, la présentation de l’Opéra Ali, qui raconte l’épopée véritable d’un Somalien qui a traversé la mer, et la participation de l’association au Festival Équinoxes. De là à créer une antenne bénévole, il n’y avait qu’un pas !

Les SOS Sessions ont rencontré un franc succès. Crédits photos : Olivier Lestoquoit/SOS MEDITERRANEE

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« Le projet d’une antenne bruxelloise a été initié par Louise et Sandrine » explique Bo. « Et le succès des différents événements a véritablement lancé la dynamique des bénévoles. Le soutien de plusieurs personnes salariées et des bénévoles de l’antenne de Lille nous a donné des ailes ! »Il arrive en effet régulièrement qu’une nouvelle antenne soit accompagnée par un groupe de bénévoles expérimenté.e.s depuis une autre ville. Créée officiellement en janvier 2025, l’antenne de Bruxelles compte aujourd’hui une quarantaine de bénévoles. Ensemble avec Sandrine, Bo et Filipa sont co-référent.e.s de cette nouvelle antenne extrêmement dynamique. Outre les stands et la sensibilisation scolaire, l’antenne prépare « une nouvelle journée de sensibilisation au Théâtre Marni, le 17 janvier 2026, avec concerts, projections, table ronde, expositions photo, le tout dans le cadre des 10 ans de SOS MEDITERRANEE » ajoute-t-il.

Très active auprès de SOS MEDITERRANEE, Nemo tire sa motivation d’une indignation qui ne la quitte pas et qu’elle partage avec sa famille. « Ce qui me met en rage tous les jours, c’est l’indifférence face à la souffrance, à l’injustice, à la violence. Cette manière de faire comme si le problème n’existait pas. Je trouve ça profondément injuste et inhumain. Rester passifs, c’est refuser de tendre la main. Résister, ce n’est pas seulement protester, c’est aussi choisir chaque jour de rester humain, de faire preuve d’empathie, de solidarité, de ne pas laisser l’indifférence nous envahir. C’est prendre la décision de ne pas fermer les yeux, de ne pas détourner le regard, de tendre la main. Résister, c’est aussi garder l’espoir que, même à petite échelle, notre engagement et notre solidarité peuvent véritablement faire une différence. »

Gaïa, l’aînée, renchérit : « Il est essentiel de rester mobilisés car c’est à travers l’engagement qu’on peut réellement faire avancer les choses. Rester mobilisés, c’est refuser l’injustice, l’inégalité ou la souffrance qui nous entourent. C’est aussi un moyen de dire à celles et ceux qui se battent avec nous qu’ils ne sont pas seuls, que nous sommes tous unis dans cette lutte pour un monde plus juste et plus humain. C’est dans cette solidarité qu’on trouve la force de continuer. » 

Un sentiment d’appartenance qui « donne de l’espoir »

Filipa souligne l’importance de « développer l’antenne dans la capitale européenne, car SOS MEDITERRANEE n’est pas très connue en Belgique ». « Sur les stands », continue son compagnon, on constate cependant « une bonne réceptivité du public belge ». Et Nemo s’enthousiasme à son tour : « Ça fait chaud au cœur de voir leur intérêt, leurs questions, leur envie de s’impliquer et de soutenir. Ça donne de l’espoir, parce qu’on sent que notre nouvelle génération est prête à s’engager, s’indigner et agir pour faire bouger les choses. »

Porté.e par son engagement auprès de SOS MEDITERRANEE, chaque membre de la famille partage le sentiment de participer à un combat qui les dépasse, y compris Yuna, 17 ans : « J’aime me sentir appartenir à un groupe qui propose des actions concrètes face à la situation désolante en mer Méditerranée ». Nemo apprécie particulièrement, « rencontrer des bénévoles d’autres antennes : être entourée de personnes qu’on ne connaît pas, mais unies par une même cause, c’est quelque chose de très fort et profondément beau ».

« On ne peut plus attendre que les changements viennent d’ailleurs », conclut Nemo, « c’est à nous de les provoquer par notre engagement et notre détermination ». 


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