Militant dans un groupe politique opposé au pouvoir en place, Kojo* a dû fuir le Ghana pour assurer sa sécurité. En Libye il a été emprisonné et torturé puis a tenté de fuir par la mer. Il a été intercepté plusieurs fois avant d’être secouru par l’Ocean Viking le 6 novembre 2024 alors qu’il se trouvait à bord d’une frêle embarcation pneumatique avec 37 autres personnes.
« Dans mon pays, si vous n’êtes pas d’accord avec le parti au pouvoir, ils vous menacent et ils s’en prennent à vous. Je faisais partie d’un groupe appelé Freedom Fighters [Les Combattants pour la liberté]. Nous avons manifesté contre le gouvernement, parce que les conditions de vie sont terribles et qu’il n’y a pas de travail au Ghana. Un jour, notre leader a été tué. Le jour de son enterrement, la police est venue nous disperser dans le cimetière mais nous sommes resté.e.s là. Alors les policiers nous ont tiré dessus et ont tué plusieurs personnes. Ma mère m’a poussé à fuir le pays pour sauver ma vie.
Je suis passé par le Burkina Faso et le Niger mais n’y trouvant pas de travail, je me suis retrouvé en Libye où je suis resté trois ans alternant entre travail, enfermement et libération lorsque je payais la somme exigée pour sortir des centres de détention. À un moment donné, j’ai décidé d’essayer de passer en Europe, car je ne voyais pas d’autre solution. J’ai été intercepté quatre fois par les garde-côtes libyens et j’ai dû travailler plusieurs mois à chaque fois pour pouvoir payer la prochaine traversée. C’est lors de ma cinquième tentative de traversée que , j’ai été secouru par l’Ocean Viking. »
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* Le nom de ce rescapé a été modifié pour préserver son anonymat.
Crédit photo : Alisha Vaya / SOS MEDITERRANEE