Tara a 42 ans. Elle est originaire de Melbourne, en Australie. Elle se passionne pour la photographie depuis son enfance, alors qu’elle développe des pellicules avec son père dans une chambre noire dans la résidence familiale.
Je savais que je voulais être photographe depuis l’âge de huit ans.
Après avoir suivi des études de photographie dans une école supérieure d’art, Tara commence à travailler dans un magasin de photographie dès ses 18 ans. Elle exerce ensuite dans différents studios, jusqu’à ce qu’à ce qu’elle décide de se mettre à son compte, à 28 ans. Dès lors, Tara s’intéresse principalement à la réalisation de portraits réalisés lors de différentes situations.
« J’ai commencé ma carrière en utilisant des pellicules qui étaient encombrantes à l’époque ! J’ai voyagé dans le monde entier durant deux ans quand j’avais la vingtaine et j’envoyais mes films en Australie. Je ne voyais pas mes productions avant mon retour. La photographie a radicalement changé avec le développement des appareils numériques. »
Tara a commencé à travailler pour l’ONG Sea Shepherd il y a cinq ans et a participé à de nombreuses campagnes en Afrique de l’Ouest, en Australie, en France et en Sicile. Au total, elle a passé environ trois ans sur les différents navires de l’association. Les objectifs des campagnes étaient nombreux : documenter la pêche illégale, les pratiques de destruction de l’environnement ou encore les violations des droits humains. « J’ai travaillé la plupart du temps en Afrique de l’Ouest, sous la supervision directe des gouvernements-hôtes pour détecter et dissuader la pêche illégale. Les garde-côtes embarquaient avec nous sur nos navires et nous allions ensemble sur les bateaux de pêche pour contrôler leurs méthodes et vérifier s’ils étaient en conformité avec la loi.” Ainsi, Tara avait pour habitude de se trouver sur les pneumatiques qui allaient du navire principal de Sea Shepherd aux bateaux de pêche. Une fois embarquée sur ce dernier, elle prenait des photos afin de collecter des preuves en cas de pratiques illégales. Si les bateaux ne respectaient pas la loi, ils étaient appréhendés. Les contenus produits par Tara étaient également utilisés à des fins de communication et de collecte de fonds.
L’année dernière, Tara a décidé de se rapprocher des associations de recherche et de sauvetage en mer. Elle a contacté l’équipe du Sea Watch 4 qui était en chantier naval pour embarquer en tant que matelot de pont pendant cinq semaines. « Il y a tellement de situations qui me frustrent dans le monde. Après avoir passé des années engagée pour des causes environnementales, je voulais aider dans d’autres domaines. »
Tara a rejoint SOS MEDITERRANEE pour sa première mission en tant que photographe et vidéaste en août 2022. « Je me sens privilégiée d’être née en Australie et d’avoir le droit de voyager partout dans le monde. J’ai beaucoup voyagé en Afrique et j’ai été témoin des luttes que les gens doivent livrer là-bas. Je veux faire partie des solutions plutôt que des problèmes », explique Tara.
Tara utilise le moyen de la photographie pour défendre les causes qui lui tiennent à cœur car elle a « toujours été plus portée vers la photographie que les mots. Une image ne peut pas mentir, une image vous montrera toujours la vraie situation. Documenter la crise humanitaire en Méditerranée centrale ou les violations de l’environnement et des droits humains en Afrique de l’Ouest m’est essentiel. Je veux montrer au reste du monde ce qui se passe là-bas. »