Membre de l’équipe de l’Ocean Viking, bénévole dans l’une des 19 antennes de SOS MEDITERRANEE, élève sensibilisé.e en classe ou jeune organisant une collecte au profit de l’association, toutes et tous partagent la même urgence d’agir. En cette rentrée scolaire, découvrez les différentes formes d’engagement de cette jeunesse indignée… et engagez-vous !
Des marins engagé.e.s pour sauver des vies
À bord de notre navire de recherche et de sauvetage, l’expertise, la force et l’endurance des jeunes marins est recherchée. Mais la principale qualité requise est la solidarité. Mary, aujourd’hui 26 ans, a effectué sa première mission sur l’Aquarius en 2016, alors qu’elle n’avait que 19 ans. Elle aussi désirait faire quelque chose de concret pour éviter la mort de milliers de personnes en mer, aux portes de l’Europe. « Si je pouvais changer quelque chose, ce serait de tenir les acteurs étatiques responsables des violations du droit international, maritime et humanitaire et de mettre fin à la détention des navires d’ONG de recherche et de sauvetage qui portent secours aux personnes en détresse en mer alors qu’elles ont fui leur pays en quête de sécurité. » Une ambition qu’elle développe entre ses missions de sauvetage lors de projections-débats, avec le film Bigger than us où elle tient l’affiche parmi d’autres jeunes engagé.e.s pour changer le monde.
Des événements par les jeunes et pour les jeunes
Le quart des 650 bénévoles de SOS MEDITERRANEE à terre a moins de 35 ans. Comme pour tout bénévole, les séances de sensibilisation scolaire, l’organisation d’événements et la collecte de fonds sont leur quotidien. Depuis un an, plusieurs initiatives portées par les jeunes cherchent à toucher plus particulièrement le public jeune. Le 20 novembre 2022 s’est ainsi tenu l’évènement « Jeunesse naufragée, jeunesse engagée » à Bordeaux, qui mettait l’accent sur l’engagement des jeunes en faveur des mineur.e.s rescapé.e.s, qui représentent le quart des personnes secourues par SOS MEDITERRANEE. Puis le 24 juin 2023, à Marseille, SOS, le concert solidaire pour sauver des vies en mer a rassemblé 8000 personnes dont beaucoup de jeunes, et collecté 110 000 €.
Des initiatives plus modestes ont également fleuri partout en France pour sensibiliser ou collecter des fonds : cross solidaires, théâtre citoyen, médiation d’expositions de photos… Manon, membre du comité jeunes local à l’antenne de Marseille, y voit « une manière de toucher des publics différents en organisant des événements là où SOS MEDITERRANEE n’a pas l’habitude de se produire, dans les bars, à la fac, dans les tiers lieux, et en s’appuyant sur les talents de jeunes artistes » des sphères musicales, du graff, de la danse ou de la vidéo… Elle se souvient que lors d’une sensibilisation à la Faculté St-Charles à Marseille, « nous avons été surpris.es de constater qu’une majorité d’étudiant.e.s ne connaissait pas du tout l’association. »
Sensibilisation scolaire : quand l’indignation est contagieuse
« Je suis profondément indignée de ce qui se passe » commence Louise, 24 ans, bénévole depuis mars. Pour mieux faire connaître la situation en Méditerranée centrale, elle a choisi la sensibilisation scolaire. « Je suis intervenue en école primaire, au collège, au lycée et également à la fac. Et j’ai senti une connexion particulière en tant que jeune auprès de ces différents publics, qui sont aussi indigné.e.s » dès lors qu’on leur explique la réalité des naufrages et l’action de sauvetage. Très rapidement, les questions fusent. « Pourquoi on les laisse mourir ? Qu’est-ce qu’on peut faire pour que ça n’arrive plus ? »
Alors les élèves s’organisent, dans leur établissement ou ailleurs. À Arveyres, dans la région bordelaise, des adolescent.e.s ont organisé un slam dans leur établissement. Dans un collège à Perpignan, des élèves ont créé une vidéo, une pièce de théâtre ainsi qu’une chanson pour sensibiliser leurs camarades à la nécessité du sauvetage en mer Méditerranée. Des élèves d’écoles primaires ont souvent transmis leurs dessins aux équipes et rescapé.e.s sur l’Ocean Viking.
Ventes de gâteaux au profit de l’association, concours de poèmes, production d’un journal ou de vidéos, la jeunesse ne manque pas d’idées. Certain.e.s rejoignent l’association comme bénévole.
Informer, financer, organiser : 1000 façons de s’engager
Bénévole, marin, élève ou simple citoyen.ne, les manières de s’engager sont innombrables. Combien de fois a-t-on reçu le message d’un.e jeune proposant un produit solidaire vendu au profit de l’association, d’un.e autre ayant organisé une cagnotte sur Facebook pour son anniversaire, d’un.e jeune auteur.e nous reversant les recettes de sa BD ou d’une bière créée pour soutenir SOS MEDITERRANEE par des jeunes ? D’autres enfin proposent leurs services comme graphiste, illustrateur ou vidéaste à l’association.
Makane, bénévole à Paris, explique qu’on a besoin de recruter plus de jeunes bénévoles dans les antennes « pour porter la voix de SOS MEDITERRANEE » et que tout le monde sache la réalité des naufrages de milliers de ses frères et sœurs africain.e.s en mer. Le plus important pour lui, « c’est de faire passer le message de solidarité et d’humanisme afin que tout le monde puisse regarder la réalité en face. En tant qu’Africain, quand on voit ses semblables vivre de pareilles choses, être traité.e.s de manière aussi indigne, on se pose des questions sur notre place dans le monde, et sur le sort de l’humanité. » C’est cette indignation qui est le moteur de son engagement.
Vous aussi, indignez-vous et surtout, rejoignez-nous !
Crédit photo en haut de page : Guillaume Madec / SOS MEDITERRANEE
