Le 26 février 2023, le naufrage du Summer Love au large de Steccato di Cutro, dans le sud de l’Italie, a coûté la vie à au moins 94 personnes, dont de nombreux enfants. L’embarcation surchargée s’est brisée à quelques mètres des côtes italiennes après avoir été repérée plus de 24 heures auparavant. Ce drame, l’un des plus meurtriers survenus en Méditerranée ces dernières années, aurait probablement pu être évité. Plus de deux ans après les faits, un procès s’ouvre pour juger les manquements des autorités. SOS MEDITERRANEE, aux côtés de cinq autres ONG actives en Méditerranée centrale, s’est constituée partie civile.
Le 2 juillet 2025 marque une étape importante dans le long chemin vers la vérité et la justice concernant la non-assistance au navire Summer Love. À l’issue de l’audience préliminaire, le juge a décidé de renvoyer en jugement six membres des forces de l’ordre italiennes : quatre militaires de la Guardia di Finanza et deux membres de la Guardia Costiera. Ils sont accusés de naufrage involontaire et d’homicide involontaire multiple. Constituées parties civiles dans le procès, les ONG EMERGENCY, Louise Michel, Mediterranea Saving Humans, Sea-Watch, SOS Humanity et SOS MEDITERRANEE, saluent cette décision et demandent que les responsables soient appelés à répondre de leur négligence délibérée dans la mise en œuvre des opérations de secours. Elles réclament également le respect plein et entier du droit international en Méditerranée.
Au regard de la grave série de négligences et d’erreurs d’appréciation qui ont marqué les heures précédant le drame – et qui ont abouti à l’absence totale d’intervention de sauvetage –, les ONG parties civiles demandent que toute la lumière soit faite sur la chronologie des faits et les responsabilités engagées.
« Le temps est un facteur essentiel pour le bon déroulement des opérations de sauvetage. Les retards dans leur déclenchement ne sont pas des accidents : ce sont des négligences qui ne peuvent rester impunies », commentent les ONG. Dans ce cas précis, les autorités italiennes ont ignoré leur devoir de secours, et cette omission a entraîné des conséquences tragiques.
« Il est inacceptable – et il ne faut plus permettre – que les responsables de ce naufrage, comme d’autres, restent impunis alors que des personnes continuent de se noyer », poursuivent les organisations. « Le droit international, la protection de la vie humaine et le devoir de porter secours en mer doivent être respectés en toutes circonstances, y compris en Méditerranée. »
EMERGENCY, Louise Michel, Mediterranea Saving Humans, Sea-Watch, SOS Humanity et SOS MEDITERRANEE demandent également que cesse immédiatement la criminalisation des personnes en mouvement et que soient rétablies des opérations efficaces de recherche et de sauvetage en mer, dans le cadre d’une mission européenne dédiée.
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