Marame, par Corinne Grillet
27 mars 2019

C’est lors du lancement officiel de l’antenne SOS MEDITERRANEE à Perpignan, le 31 mars 2018, que Marame est apparue, tout sourire… Sa motivation à se joindre aux nouveaux bénévoles de l’antenne ne faisait aucun doute à la fin de la soirée, au cours de laquelle témoignait Alice Gautreau, sage-femme originaire des Pyrénées-Orientales, partie quatre mois en mission à bord de l’Aquarius.

Cette semaine, L’œil du photographe nous vient de Perpignan. Corinne Grillet, photographe, a choisi de faire le portrait d’une bénévole de SOS MEDITERRANEE, Marame. Convaincue de la nécessité de la mission de sauvetage en mer, Marame n’a de cesse de répéter qu’il faut garder l’espoir en tout temps.

Elle explique pourtant être venue à cette présentation « juste par curiosité », presque blasée de toutes ces images de l’Aquarius qui circulaient. Le déclic s’est produit pendant la projection de « l’Odyssée de l’Espoir », documentaire réalisé par l’équipe d’ « Envoyé Spécial » sur le navire de SOS MEDITERRANEE.

« Je me suis sentie fière d’être un être humain »

Alors qu’elle s’attendait à ne voir qu’un bateau, elle a vu au-delà. Le regard des naufragés et de ceux qui les sauvent lui ont ouvert les yeux. Elle pensait quitter la salle des Libertés révoltée, elle en est ressortie pleine d’espoir. Une des séquences, témoignant d’une parfaite communion à bord de l’Aquarius, l’a convaincue : « Je me suis sentie fière d’être un être humain ».  Déterminée, elle s’inscrit sur la liste des bénévoles de l’antenne afin d’apporter sa contribution à SOS MEDITERRANEE. 

Originaire du Sénégal, c’est en 1994 que Marame, étudiante en économie et gestion des entreprises, arrive à Metz pour suivre son mari. Le choc climatique et culturel la déstabilise alors profondément. Elle qui militait depuis Dakar pour améliorer les relations Nord/Sud et estomper les inégalités, voit ses repères voler en éclat. Ne parvenant à s’accoutumer, elle part vivre à l’étranger au gré des missions de son mari.

En 2006, elle a le coup de foudre pour Collioure et Perpignan et pose enfin ses valises avec sa famille, conquise par la taille humaine de ces villes et leur climat. Elle trouve un poste de comptable dans une association d’éducation populaire.

Parallèlement, elle participe activement et bénévolement à des missions au sein d’associations ou collectivités visant à l’échange et au partage équitable des cultures, notamment pour financer la construction de classes au Sénégal près de Dakar. Des jeunes Catalans font le voyage pour bâtir celles-ci en faisant participer les acteurs de l’économie locale. Les jeunes Sénégalais seront à leur tour reçus dans les Pyrénées-Orientales afin de s’immerger dans la culture catalane.

Un optimisme contagieux à l’antenne de Perpignan

La notion d’équilibre revient toujours dans les propos de Marame, « savoir autant donner que recevoir » est son leitmotiv. Dès son arrivée chez SOS MEDITERRANEE, Marame partage une belle énergie à l’antenne de bénévoles à Perpignan, ponctuant le moindre signe de découragement de l’équipe par un : « l’Espoir, c’est la Vie ». Son optimisme, sa bienveillance et sa compréhension de l’Afrique sont une vraie richesse. Qualités qui permettent des rencontres et des échanges constructifs, emplis de messages porteurs d’espoir sur les stands de sensibilisation de l’association.

Ce mois-ci, Marame s’envolera en Afrique une quinzaine de jours pour mener à bien l’autre mission qu’elle s’est fixée : informer la jeunesse sénégalaise, en soutien des associations locales, des risques encourus en tentant de rejoindre l’Europe.  Son expérience chez SOS MEDITERRANEE lui a donné, au-delà de ses convictions, une solide connaissance des conséquences de l’exil, qu’elle saura sans aucun doute partager avec ses compatriotes.

Texte et Photo : Corinne GRILLET

Lien vers le site de la photographe : https://www.corinnegrillet-photographe.fr/

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