Les personnes rescapées
41 172*
PERSONNES SECOURUES DEPUIS 2016
6
BÉBÉS SONT NÉS À BORD DEPUIS 2016
44
NATIONALITÉS DIFFÉRENTES RECENSÉES DEPUIS 2016
33%*
DES PERSONNES SECOURUES DEPUIS 2016 AVAIENT MOINS DE 18 ANS
9%*
DES PERSONNES SECOURUES DEPUIS 2016 ÉTAIENT DES FEMMES
79%*
DES MOINS DE 18 ANS SECOURUS DEPUIS 2016 VOYAGEAIENT SEULS
9%*
DES FEMMES SECOURUES DEPUIS 2016 ÉTAIENT ENCEINTES
623
ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS ONT ÉTÉ SECOURUS DEPUIS 2016
Ali*
« Ce qui se passe en Méditerranée est une tragédie. Cela ne devrait pas arriver. Cela ne devrait pas être la seule solution que les gens ont pour espérer un avenir. »
Vinia*, Sarah* et Kadi*
« Nous sommes encore jeunes, trop jeunes, nous n'avons pas encore vécu. Je suis fière que nous ayons réussi à rester en vie et à surmonter toutes les souffrances en Libye. Aujourd'hui, nous sommes fières de nous. »
Saleh*
« Une nuit, j'ai réussi à m'échapper. Je suis entré en contact avec un passeur qui m'a promis que ce cauchemar pourrait prendre fin en traversant la mer. J'ai dit oui, je ne pouvais plus supporter cette torture permanente. »
L'enfer libyen
Les histoires des rescapés sont très diverses, leur réalité complexe et les raisons de leur départ variées. Dans leur pays, ils sont généralement confrontés à de grandes inégalités et encourent parfois des risques importants. Ils empruntent des routes migratoires extrêmement dangereuses, traversant souvent plusieurs pays, y compris des déserts. Ceux qui arrivent en Libye puis sont secourus en mer par SOS MEDITERRANEE témoignent d’expériences douloureuses accumulées avant et pendant leur parcours migratoire.
La décision de quitter le pays d’origine relève de raisons complexes liées au contexte politique, socioéconomique et sécuritaire du pays, de même qu’à la situation familiale. Pour certains, partir est l’unique chance de survie face à la guerre, aux persécutions ou à la violence dans leur pays ou dans leur famille. D’autres ont choisi de partir, ou n’ont eu d’autre choix que de partir, dans le but de trouver un emploi pour subvenir à leurs propres besoins ou aux besoins de leur famille. Enfin, certains quittent leur pays en quête d’une éducation ou simplement d’un meilleur avenir.
Selon leur témoignage, certains rescapés secourus par SOS MEDITERRANEE n’avaient pas forcément l’Europe pour destination finale en quittant leur pays. Lorsqu’ils entreprennent leur périple, leur destination n’est pas nécessairement déterminée à l’avance et peut évoluer en chemin. Par ailleurs, prendre la mer sur une embarcation de fortune a constitué pour nombre d’entre eux la seule échappatoire possible à ce que les naufragés nomment « l’enfer libyen ».
Les personnes qui ont été secourues par un navire de SOS MEDITERRANEE décrivent généralement des situations identiques : en Libye, les migrants, demandeurs d’asile et réfugiés sont arrêtés par les autorités ou par des hommes armés, puis enfermés dans des centres ou lieux de détention informels, où ils sont contraints, sous la violence, de payer une rançon en échange de leur libération. Certains de ces lieux sont des centres gérés par les autorités gouvernementales, d’autres sont des lieux clos tenus par des milices, des groupes armés ou des individus isolés. Dans beaucoup de ces lieux, les violences physiques sont quotidiennes pour les enfants comme pour les adultes. Les rescapés décrivent des repas insuffisants, des conditions d’hygiène désastreuses, des violences physiques, sexuelles et verbales – notamment la torture visant l’extorsion de fonds - régulières et une surpopulation qui affecte gravement la santé des captifs. Plusieurs ont même rapporté avoir été témoins d’exécutions.
Bien souvent, si les migrants sont incapables de payer la rançon demandée pour leur libération, ils sont utilisés dans les réseaux de traite humaine et mis au travail forcé dans des conditions semblables à celles de l’esclavage. Les mineurs sont encore plus à risque d’être victimes de la traite des personnes. Les prisonniers réussissent parfois à s’échapper des centres de détention et à fuir la Libye par la mer par le biais de passeurs contre de fortes sommes. D’autres sont forcés de monter sur une embarcation de fortune, sous la menace des armes. Certains n’arriveront pas à destination, mourant en mer ou étant ramenés en Libye après avoir été interceptés par les garde-côtes libyens.
Adultes ou mineurs, la traversée de la Méditerranée constitue pour la majorité des rescapés l’unique possibilité d’échapper à l’enfer libyen. Ils n’ont donc pas d’autre choix que de risquer leur vie en mer pour s’en sortir. Leur témoignage est unanime : « mieux vaut mourir en mer que de rester en Libye ».
La Tunisie n'est pas un lieu sûr
Et la situation est également dangereuse pour les migrants en Tunisie. Après des déclarations hostiles aux Africains subsahariens du président tunisien, Kaïs Saïed, les discriminations, agressions violentes et expulsions collectives augmentent durant l’année 2023.
Au début de juillet 2023, des agressions et des affrontements violents ont eu lieu entre Subsahariens et habitants de Sfax. Dans un rapport de juillet 2023, Human Rights Watch affirme que la Tunisie n’est pas un endroit sûr pour les étrangers noirs africains, qui ont été victimes de « passages à tabac », de « détentions arbitraires » et de « vols d’argent et d’effets personnels » de la part des autorités tunisiennes au cours des derniers mois.
De plus, des refoulements forcés d’étrangers d’Afrique noire, de réfugiés et de migrants sur des terres situées le long des frontières du pays avec l’Algérie et la Libye ont été signalés ces dernières années et se sont intensifiés au cours des derniers mois.
Au cours du premier semestre 2023, la Tunisie a même dépassé la Libye en tant que premier point de départ des bateaux arrivant en Italie selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies (HCR). Entre janvier et le 9 juillet 2023 : 52 % sont partis de Tunisie ; 43 % sont partis de Libye.
En juillet 2023, les forces de sécurité tunisiennes à Sfax ont rassemblé des centaines de personnes originaires d’Afrique subsaharienne, dont des enfants, et les ont déposées dans un no man’s land entre les frontières tunisienne et libyenne, où elles sont restées piégées sans eau ni nourriture.
En outre, les garde-côtes tunisiens, qui gèrent les débarquements et les transferts potentiels, ont été signalés comme étant violents, mettant encore plus en danger la vie des personnes en détresse en mer, selon les rapports de Human Rights Watch.
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