Un portrait

Une histoire

Drissa*

Mali

Pays d'origine

25 ANS

Âge

23/02/2025

Date de sauvetage

Dans la nuit du 22 au 23 février 2025 jusqu’au petit matin, l’Ocean Viking a porté secours à 112 personnes lors de deux opérations menées dans la zone de recherche et de sauvetage libyenne, sous coordination italienne. Parmi elles, Drissa*, un jeune malien ayant fui les violences djihadistes qui ont ravagé son village. Sur la route de l’exil, il a traversé le désert, échappé aux milices et affronté l’enfer libyen avant de prendre la mer. Drissa faisait partie des personnes rescapées qui ont débarqué à Livourne, en Italie, trois jours plus tard. 

J’ai quitté le Mali à cause des djihadistes qui attaquaient mon village.
Ces gens disent qu’ils mènent une guerre religieuse mais, pour nous, ce n’est pas le cas. 

Ces terroristes viennent et attaquent. Ils tuent des gens. Ils veulent éliminer tout le monde, de n’importe quelle manière. 

Quand ils arrivent dans un village, ils peuvent même violer les femmes. 

Dans certains villages voisins du nôtre, ils ont violé des femmes devant leur propre famille. On ne peut rien dire, parce qu’ils sont armés. Si tu ouvres la bouche, ils te tuent. 

Tuer des hommes, pour eux, ce n’est rien. Les hommes sont comme des poulets pour eux, [ils les tuent] comme nous tuons des poulets tous les jours pour manger. Pour eux, un homme ne vaut rien. 

Ils essaient de prendre le pouvoir pour diriger le pays. 

Ils ont tué beaucoup de gens dans mon village. Tout a été détruit. Ils ont tué certains membres de ma famille. Quand j’ai vu cela, je me suis dit que ça ne pouvait pas continuer comme ça. 

Je me suis dit : « il vaut mieux quitter ce pays. » C’est ce qui m’a poussé à quitter le Mali pour venir en Europe. Je suis passé par le Niger, l’Algérie, la Libye, avant de prendre la mer. En traversant le désert, nous avons été attaqué.e.s plusieurs fois par des mafias, surtout dans le nord du Mali. Certaines personnes de mon groupe ont été tuées. 

On dit que l’esclavage a pris fin il y a longtemps, mais quand j’ai commencé ce voyage, je me suis rendu compte que ce n’était pas du tout fini. Ce qui se passe est pire qu’avant. Surtout en Algérie et en Libye. Certaines personnes considèrent encore que la peau noire, c’est quelque chose d’autre, quelque chose qui n’est pas humain. 

 

Lire le récap de cette mission de sauvetage 

 

Crédit photo : Alisha Vaya /SOS MEDITERRANEE 

 

Derniers témoignages

Contenu | Menu | Bouton d