Amine, 38 ans, a rejoint SOS MEDITERRANEE en avril 2021 en tant que marin-sauveteur et médiateur culturel. Originaire d’Algérie, il raconte le parcours qui l’a mené jusqu’à bord de l’Ocean Viking.
Amine est né et a grandi en Algérie. Après un diplôme en littérature anglaise et en philosophie, il déménage à Toulouse en 2007 pour poursuivre ses études. Il s’installe ensuite à San Sebastián, en Espagne. Là, il décide de changer de carrière : « après avoir travaillé pendant des années dans le secteur de l’éducation, je voulais explorer de nouveaux domaines pour élargir mon expérience », explique-t-il. Il obtient d’abord un diplôme de grutier pour travailler dans la construction, puis s’oriente vers un autre domaine plus proche de son cœur, la mer. Il entre à l’institut nautique Blas de Lezo à San Sebastián pour devenir technicien supérieur en navigation hauturière.
En 2017, Amine commence à travailler entre Zumaia et Mutriku, dans le nord de l’Espagne, pour une entreprise qui propose des excursions dans le Géoparc de la Côte Basque. Après un an avec cette entreprise, le Covid-19 met un terme à ses activités. Amine décide de rejoindre SOS MEDITERRANEE après un incident tragique survenu dans sa famille il y a deux ans : « J’ai perdu un membre de ma famille qui a essayé de traverser la Méditerranée, de l’Algérie à l’Espagne. Il n’a pas réussi. Cela m’a brisé le cœur. Je sais que je ne peux pas changer le monde, mais j’espère contribuer à éviter d’autres décès en Méditerranée. »
Amine rejoint SOS MEDITERRANEE en avril 2021, en tant que marin-sauveteur et médiateur culturel sur l’un de nos canots de sauvetage (RHIB). Parlant arabe, français et anglais, c’est lui qui entre en contact avec les personnes en détresse pour leur éviter de paniquer.
Lors de sa première mission, Amine est témoin des conséquences d’un naufrage qui coûte la vie à 130 personnes. « Cela m’a rendu malade, j’étais brisé. (…) Les personnes qui prennent la mer sur des embarcations fragiles peuvent mourir dans l’oubli, comme ça, et personne ne raconte leur histoire. Au moins, cette fois, nous étions là. Même si nous n’avons pas pu les sauver, nous avons vu leurs corps et nous avons pu témoigner de ce qui s’est passé ».
Photo : Laurence Bondard / SOS MEDITERRANEE