« Ce que fait SOS MEDITERRANEE c’est tout simplement ne pas laisser les migrants mourir en mer » – Lionel Habasque
4 juillet 2024
3 questions à Lionel Habasque, président du Fonds de dotation « Philippe Romero Insolite Bâtisseur Foundation », qui revient sur les motivations du groupe de tourisme, soutien de la première heure de SOS MEDITERRANEE.

Le Fonds « Philippe Romero Insolite Bâtisseur Foundation » a été créé en 2009, et réunit Voyageurs du Monde, Comptoir des Voyages, Terres d’Aventure, Nomade Aventure, Allibert Trekking, Chamina Voyages, Original Travel et Bynativ. Il soutient SOS MEDITERRANEE depuis sa création. Interview.

Q : Comment est venue cette envie de nous soutenir et pourquoi vous paraît-il toujours essentiel d’être à nos côtés aujourd’hui ?

LH : C’est tout l’objet de notre Fonds de dotation. Nous développons des projets dans le domaine de la reforestation, nous favorisons l’émergence de projets de mécénat portés par les salarié.e.s dans l’action d’associations et d’ONG locales et internationales et l’aide aux migrants. L’action de sauvetage en mer de SOS MEDITERRANEE s’inscrit parfaitement dans cet objet.

Pendant des années nous avons eu la chance de pouvoir proposer des voyages au Niger, en Libye, en Syrie…. où on ne peut plus aller pour des raisons de sécurité. C’est le sens de l’industrie touristique d’aller découvrir l’autre. Et le secteur représente environ 10% du PIB mondial. Mais aujourd’hui, du fait des conflits, de l’insécurité, beaucoup de pays sont coupés de ces revenus. Alors que nos client.e.s ne peuvent plus aller visiter ces pays et que leurs ressortissant.e.s fuient ces pays pour une vie meilleure, nous nous devons de les accueillir dans les meilleures conditions possibles. Ce que fait SOS MEDITERRANEE, c’est tout simplement ne pas laisser les migrants mourir en mer. D’un point de vue strictement humanitaire, il faut essayer de sauver un maximum de personnes.

Nous n’avons pas pu soutenir l’association pendant les deux années de Covid. Nous n’avions plus de chiffre d’affaires et nous avons repris notre financement dès que notre activité nous l’a permis.

Q : Un grand nombre de collaborateur.ice.s de vos équipes étaient présent.e.s. à la projection de Mothership, un documentaire tourné à bord de l’Ocean Viking, puis vous avez accueilli le lancement de la BD Hippolyte « Le murmure de la mer » qui raconte une immersion d’un an sur le bateau. Comment vos salarié.e.s réagissent à ces rencontres et qu’attendez-vous de cet engagement avec vos salarié.e.s ?

LH : Nous apprécions beaucoup les personnes et la philosophie de SOS MEDITERRANEE. C’est très en phase avec notre philosophie personnelle et celle de notre métier. Si nous sommes dans le voyage, c’est parce que nous sommes très ouverts à cette problématique. Et si nous soutenons l’association, c’est pour des convictions personnelles profondes, surtout pas pour cocher des cases en matière de RSE. Nous avons naturellement tous nos salarié.e.s qui nous suivent.  Il y a plus de 50 nationalités représentées dans le groupe et certain.e.s salarié.e.s sont touchés personnellement par l’enjeu de la migration. Certain.e.s sont d’ailleurs devenus des bénévoles très actifs pour SOS MEDITERRANEE.

Lors de la projection de Mothership il y avait plus d’une centaine de salarié.e.s présent.e.s et il y a eu beaucoup de questions. Toutes et tous sont convaincu.e.s de l’importance de la cause et de notre soutien, mais beaucoup ont été marqué.e.s par le drame que cela représentait, par les témoignages des personnes rescapées et des sauveteurs.ses. Certain.e.s ont été surpris.e.s voire choqué.e.s de voir des mères avec leurs enfants et d’entendre les récits des violences et des tortures subies en Libye. Ils/Elles n’imaginaient pas cela.

Nous avons aussi eu le privilège d’accueillir Hippolyte et nous avons apprécié sa très grande sensibilité et sa capacité de retranscrire ses émotions avec tellement de force dans sa BD qui est d’une très grande qualité. Certain.e.s avaient presque les larmes aux yeux lors de la séance de dédicace organisée avec lui dans notre librairie.

Ces événements, ces rencontres renforcent notre conviction et celle de nos salarié.e.s de l’importance de vous aider.

Q : Quels sont vos projets pour la suite ?

LH : Nous souhaitons continuer, en cohérence avec nos valeurs et nos convictions, dans la mesure de nos moyens et d’autant plus aujourd’hui à vous aider concrètement. Vous avez besoin d’argent et nous voulons continuer à vous soutenir.

Nous sommes transparents et nous ne réfléchissons pas en termes de notoriété. Nous sommes confiants dans nos forces et nous sommes ouverts sur de nouveaux projets qui permettent de sensibiliser nos salarié.e.s.

Photo : Droits réservés

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