« Là où les Etats sont défaillants, les citoyens européens ont décidé de se mobiliser autour de cette association de sauvetage en mer. C’est grâce à leur action que nous avons pu secourir toutes ces vies. C’est insuffisant face à l’ampleur des besoins mais c’est une action qu’il faut saluer. »
Invitée en tant que grand témoin lors de la troisième édition des Assises nationales de la citoyenneté à Rennes le 17 janvier 2020, la cofondatrice et directrice générale de SOS MEDITERRANEE a répondu aux questions de Ouest-France sur le contexte en Méditerranée centrale.
« En 2019, il y a eu moins de traversées en mer Méditerranée mais pourtant une hausse du taux de mortalité ». De moins en moins de navires de sauvetage d’ONG sont présents en mer en raison du harcèlement qu’ils subissent et qui entrave leurs opérations.
Ramener les personnes secourues en Libye est contraire au droit international et maritime. Et pour cause, dans les centres de détention libyens où elles sont placées, elles subissent tortures et maltraitances. Pourtant, l’Union européenne finance les garde-côtes libyens pour qu’ils interceptent les personnes en mer et les renvoient vers ces centres.
Selon l’Organisation des Nations-Unies (ONU), entre 700 000 et 1 million de personnes en Libye seront potentiellement amenées à prendre la mer et ce, sur des embarcations de fortune. « Il faut absolument faire quelque chose pour faire évoluer la situation en Libye » où règne guerre civile et absence d’autorité politique, un chaos sur lesquel fleurissent des réseaux de traite humaine.
Crédits vidéos : Ouest France