En 2024, l’Ocean Viking a mené 33 sauvetages qui ont permis de secourir 1948 personnes de la noyade, dont 152 femmes et 391 enfants. Nous avons aussi dispensé 1357 consultations médicales à bord et distribué 14 000 repas. Nous avons passé 80 jours à faire de longs allers-retours vers des ports éloignés, soit plus de 29 388 km… Au-delà des chiffres, nous voulions vous dire merci de la part d’Omar*, 16 ans, qui veut cultiver la terre en Italie, de la jeune Sunlight* qui a fui la guerre au Soudan, de Menes* qui a vu un médecin pour la première fois en quatre ans, d’Hyiab* qui, à 17 ans, rêve d’un avenir meilleur pour sa fille d’un an, et de tant d’autres qui ont eu la vie sauve grâce à votre soutien.
41 383 vies sauvées par SOS MEDITERRANEE depuis 2016
Pour les équipes de sauvetage, de soins et de logistique à bord de l’Ocean Viking, une seule chose compte : secourir toute personne en détresse en mer, indifféremment de son origine ou de son statut. Qu’importent les entraves répétées des autorités italiennes, les manœuvres dangereuses des garde-côtes libyens, la haine des détracteurs, la météo capricieuse, les journées interminables lorsque les appels de détresse s’enchaînent jour et nuit : nous ne comptons pas les heures, nous comptons les vies.
La récompense ultime, c’est le sourire d’une fillette qui retrouve à bord la joie de vivre propre à l’enfance, c’est la reconnaissance de cette femme qui, en larmes, vous remercie pour la troisième fois alors qu’elle n’est pas encore en sécurité dans votre canot de sauvetage, c’est cette accolade que l’on vous donne au moment de quitter le navire avec, pour seul bagage, l’espoir d’une vie meilleure.
En 2024, nous avons aussi travaillé à sensibiliser l’opinion publique en documentant les violations des droits humains en mer. Pour témoigner de la situation en Méditerranée centrale, nous avons mis des visages sur les chiffres et partagé des dizaines de témoignages de personnes rescapées.
Nous avons aussi rencontré plusieurs obstacles opérationnels. Des lois de plus en plus restrictives ciblant les ONG ont entravé nos efforts et nos actions pour sauver des vies. L’Ocean Viking a été soumis à la détention administrative, a passé 80 jours à faire de longs allers-retours vers les ports assignés par les autorités maritimes italiennes à l’autre bout du pays, soit plus de 29 388 km, ou l’équivalent d’un aller-retour Rome-Sydney. Nous avons dû assumer une augmentation de plus d’un demi-million d’euros des coûts en carburant. Des ressources et un temps précieux ont été perdus alors qu’ils auraient pu être utilisés pour sauver encore plus de vies.
Entretemps, des naufrages catastrophiques ont continué à se produire en mer. Encore au début de l’année, plusieurs naufrages ont endeuillé la Méditerranée, Mare Nostrum. Ces tragédies sont la conséquence de choix politiques irresponsables. En 2024, un bilan provisoire de 2279 décès en Méditerranée a été établi par l’Organisation internationale pour les migrations1, sans oublier toutes les personnes disparues sans témoin. Plus de 30 000 morts depuis 2014. Une hécatombe silencieuse.
À l’aube de 2025, notre engagement en faveur de la protection de la vie et de la dignité en mer ne faiblit pas, car personne ne devrait mourir en mer faute d’assistance. Ensemble, nous continuerons à nous battre pour un monde où chaque être humain en danger en mer aura les mêmes chances d’être secouru, comme le droit international l’exige. Et dans cette mission, nous savons que nous ne sommes pas seul.e.s : vous êtes toujours là, à nos côtés. Merci !
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* Le nom des personnes qui témoignent a été modifié afin de préserver leur anonymat.
Crédit photo : Muriel Cravatte / SOS MEDITERRANEE