« Un signe de lassitude qui m’a frappée, c’est qu’au bout d’un moment, même les enfants ne jouaient plus sur le pont ! » – Justine, marin-sauveteuse à bord de l’Ocean Viking lors de sa dernière mission.
Quel est le problème de débarquer aussi loin de la zone de sauvetage ? Est-ce que SOS MEDITERRANEE envisage de poursuivre les États qui ne respectent pas le droit maritime ? Y a-t-il une histoire qui vous a particulièrement marquée à bord ? Craignez-vous de devoir à nouveau être dans l’obligation de demander un port d’accueil à la France ?
Ce jeudi 24 novembre, une conférence vidéo live a été organisée pour répondre aux interrogations de nos soutiens sur « une mission hors normes à tous les niveaux » qui s’est achevée le 11 novembre dernier avec le débarquement à Toulon, dans une base militaire, de 230 personnes secourues, du jamais-vu à de nombreux égards.
Dans un premier temps, Justine, marin-sauveteuse à bord de l’Ocean Viking qui en était à sa septième mission en mer, est revenue sur les sauvetages puis sur le déroulement de la plus longue attente en mer avec des personnes rescapées de toute notre histoire.
« Pendant ces 21 jours d’attente en mer – ça a été très long – le fait de savoir qu’on n’était pas seul.e.s – nous on était coincé.e.s sur le bateau (…)– nous a permis de tenir car on savait que nous avions des soutiens à terre dans la société civile… Et malgré cette bulle politique qui est plus grande que les personnes naufragées et dans laquelle elles se retrouvent coincées, ce sont aussi tous ces moments de vie à bord, les moments de résilience, où l’on arrive à rire ensemble, qui nous portent malgré la difficulté… » explique la jeune marin-sauveteuse.
Puis Sophie Beau, fondatrice et directrice de SOS MEDITERRANEE France, a pris le relais en ouvrant la discussion sur les défis qui nous attendent dans un contexte fortement perturbé sur les plans opérationnel et politique, mais aussi avec des défis financiers importants.
« Pour repartir en mer il nous faut aussi affronter un nouveau défi qui se pose à nous de manière assez cruciale en cette fin 2022, qui est lié notamment aux conséquences de la guerre en Ukraine, et particulièrement l’augmentation du prix de l’énergie et du fuel qui a explosé, et a été multiplié par deux par rapport à ce que nous avions prévu dans notre budget. Il y a donc un surcoût de l’ordre de 1 million d’euros à combler… » explique la directrice de l’association.
Crédits photo : Camille Martin Juan / SOS MEDITERRANEE