Lampedusa : les bénévoles se souviennent
12 octobre 2023
En ce début octobre, les bénévoles de SOS MEDITERRANEE dans une trentaine d’antennes en France et en Italie ont uni leurs voix pour commémorer les victimes du naufrage tragique du 3 octobre 2013 à Lampedusa, rappelant aux États européens le devoir moral et légal qui leur incombe : sauver des vies en mer.

Revivez en images la mobilisation des antennes de bénévoles français et italiens en mémoire des victimes de Lampedusa.

La date du 3 octobre 2013, et plus encore le nom de Lampedusa, demeurent les symboles de l’indifférence face à la noyade, chaque année, de milliers de personnes aux portes de l’Europe. Qui ne garde en mémoire l’image amère d’une interminable série de cercueils, tous identiques, alignés dans le hangar d’un aéroport ?

Deux jours avant le drame qui a fait 368 morts, quelque 500 femmes, hommes et enfants quittent Tripoli, en Libye, dans un chalutier en mauvais état. Le 3 octobre 2013, vers 7h du matin, une panne de moteur stoppe l’embarcation, qui se retrouve en détresse à moins de deux kilomètres de l’île italienne de Lampedusa. L’un des naufragé.e.s tente alors de donner l’alerte en mettant le feu à une couverture, qui ne tarde pas à enflammer le fioul répandu sur le sol. L’incendie se propage. Prises de panique, plusieurs personnes se jettent à la mer, puis l’embarcation chavire. Seul.e.s 155 rescapé.e.s survivront, d’abord secouru.e.s par des pêcheurs, puis par les garde-côtes italiens.

« Réveiller les consciences »

Dix ans jour pour jour après ce drame, de Milan à Caen, en passant par Rome, Catane, Le Mans ou Foix, des femmes et des hommes ont rendu hommage aux 368 victimes du naufrage de Lampedusa, survenu le 3 octobre 2013. Ici le témoignage d’un survivant de cette tragédie ou celui d’un marin-sauveteur, là une procession à la bougie, une minute de silence dans un lycée, une projection-débat, une veillée funèbre ou encore des lectures ponctuées d’une corne de brume sur la place publique.

À Caen par exemple, dans le Calvados, une minute de silence suivie de la lecture de témoignages de personnes rescapées ont marqué les esprits. Les bénévoles ont rappelé que « le naufrage de Lampedusa a réveillé les consciences, et amené à la création de SOS MEDITERRANEE » en 2015. Pourtant, « dix ans plus tard, nous sommes toujours au même point… Voire pire ! Les naufrages sont de plus en plus meurtriers, et notre association a toujours besoin d’aide. Chaque jour en mer coûte 24 000 €. Et surtout, aucune décision étatique n’a été prise sur la création d’une flotte européenne de sauvetage en mer. »

Les bénévoles de SOS MEDITERRANEE ont voulu une fois de plus mobiliser les consciences et inciter les pouvoirs publics à mettre un terme au naufrage de notre humanité, alors même que la mortalité est au plus haut depuis 2017 en Méditerranée centrale.  Depuis le naufrage de Lampedusa, nous avons assisté à « 10 ans de honte ».


Photo en haut de page : Luciano Gallo / SOS MEDITERRANEE

Musique: Serge Quadrado / Pixabay

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