SOS MEDITERRANEE FRANCE ET SEPT DE SES MEMBRES PORTENT PLAINTE EN FRANCE APRÈS L’ATTAQUE ARMÉE DE L’OCEAN VIKING
Marseille, le 8 octobre 2025SOS MEDITERRANEE et sept de ses membres français présents à bord de l’Ocean Viking lors de l’attaque armée du 24 août dernier ont déposé plainte contre X, hier, auprès du parquet de Marseille. La plainte, fondée sur des chefs d’accusation graves tels que la tentative d’assassinat et l’association de malfaiteurs, vise à rechercher les auteurs de l’assaut et à faire reconnaître leur responsabilité. SOS MEDITERRANEE demande également que la justice se prononce sur la possible implication des institutions et des États européens dans le financement, la formation et l’équipement de ces forces, afin de mettre fin à l’escalade de violence en Méditerranée centrale.

Le 24 août dernier, l’Ocean Viking, navire humanitaire de SOS MEDITERRANEE a été la cible d’une attaque d’une extrême violence menée par des garde-côtes libyens dans les eaux internationales. Plus de 100 balles ont été tirées en direction du navire et des personnes à son bord, parmi lesquelles plusieurs ressortissant.e.s français.e.s membres de l’ONG.  

Après une première plainte déposée le 5 septembre auprès du parquet de Syracuse en Italie, une seconde plainte a été déposée hier, mardi 7 octobre, devant le parquet de Marseille où se situe le siège de SOS MEDITERRANEE France. Cette nouvelle démarche vise à faire reconnaître la responsabilité de la chaîne de commandement au sein de la Garde côtière libyenne.  Elle entend également amener la justice à se prononcer sur la possible responsabilité des institutions et des États européens qui continuent de financer, former et équiper ces forces, en toute connaissance de leurs pratiques violentes. Ces faits ont déjà fait l’objet de plusieurs rapports documentés qui témoignent de ces pratiques avérées.  

SOS MEDITERRANEE et les sept plaignant.e.s demandent que toute la lumière soit faite sur ces événements qui marquent le franchissement d’un nouveau seuil dans le cycle d’intimidations et de violences en Méditerranée centrale qui ne cesse de s’accentuer, comme l’a encore illustré l’attaque du navire de l’association allemande Sea-Watch le 26 septembre dernier.

« Il n’est pas acceptable que l’UE finance et cautionne la violence des garde-côtes libyens envers des personnes qui sont prises au piège en Libye, des interceptions brutales et des retours forcés vers l’enfer libyen et les attaques en mer contre les humanitaires. L’impunité doit cesser. Nous espérons que cette plainte mettra fin à l’engrenage de violences » déclare Sophie Beau, co-fondatrice et directrice générale de SOS MEDITERRANEE France.  

Cette plainte s’inscrit dans une série d’actions dans plusieurs pays visant à traduire en justice les responsables de cette attaque et d’actions à destination des responsables politiques pour demander :  

  • Une enquête indépendante et transparente sur les faits et la mise en cause des auteurs et de leurs soutiens ;  
  • La suspension de tout soutien financier, matériel et opérationnel de l’Union européenne et de l’Italie aux garde-côtes libyens ; 
  • L’abolition du protocole d’accord entre l’Italie et la Libye de 20171 et la fin du programme SIBMMIL2 ; 
  • La suspension et le réexamen de la reconnaissance de la région de recherche et de sauvetage libyenne par l’Organisation maritime internationale (OMI) avec un audit organisé dans le cadre du programme d’audit des États membres ; 
  • La protection effective des ONG humanitaires de recherche et de sauvetage en mer, y compris la fin de leur criminalisation et des obstructions administratives.

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