Émily Loizeau, auteure-compositrice-interprète engagée, s’exprime sur son soutien à SOS MEDITERRANEE, une cause qui résonne en elle depuis de nombreuses années. Sensibilisée dès son adolescence, lorsqu’elle « militait aux côtés de son père pour la défense des migrants », elle affirme que cette question fait partie intégrante de son parcours personnel et artistique.  

L’histoire de sa famille, notamment le naufrage de son grand-père pendant la Seconde Guerre mondiale, a laissé une empreinte durable dans sa vie. Ce drame personnel fait écho à la tragédie des naufrages en Méditerranée. Elle y voit « un parallèle entre les traumatismes générationnels et les conséquences dévastatrices des guerres actuelles ».  

« Quels naufrages intérieurs sont en train de se créer pour les générations futures ? » s’interroge-t-elle. 

Crédit photo : Ania Gruca / SOS MEDITERRANEE 

Face à cette réalité, elle sent le besoin de dépasser la création artistique pour passer à l’action. C’est ainsi qu’est né « Fais ton bateau », un événement qu’elle a organisé à Paris sur le canal de l’Ourcq en juin 2017. Rassemblant chanteurs, cinéastes et citoyens autour de concerts, de projections et de débats, cette initiative symbolique consistait à faire flotter des bateaux en papier, rappelant les fragiles embarcations des migrants. Pour elle, il s’agit de donner une voix à ces histoires tragiques et d’incarner l’humanisme à travers l’art.  

Encore aujourd’hui, son engagement pour SOS MEDITERRANEE prend diverses formes : elle accueille par exemple un stand tenu par les bénévoles de SOS MEDITERRANEE tout au long de sa tournée de concerts pour aller à la rencontre du public. À l’occasion de la lecture musicale dessinée « Le Murmure de la mer » organisée en collaboration avec SOS MEDITERRANEE, elle chantait une adaptation libre de Girl from the North Country de Bob Dylan, intitulée Celle qui vit vers le Sud, qui raconte « l’histoire d’une jeune Guinéenne ayant fui un mariage forcé ». L’artiste utilise les métaphores de Dylan pour raconter « le déchirement de l’exil et la perte », offrant ainsi une vision incarnée des réalités migratoires. 

« On préfère presque qu’ils se noient, car cela évite d’avoir à résoudre des problèmes une fois qu’ils sont sur notre territoire ».  

Pour elle, « l’hypocrisie des États européens est abominable ». Elle appelle à cesser cette indifférence, rappelant que « la dignité humaine doit être au cœur des démocraties ». Son engagement est porté par un profond sentiment d’humanisme et une volonté de dénoncer les injustices qui marquent notre époque. 

Crédits :  

Photo en haut de page : Alexia Arrizabalaga / SOS MEDITERRANEE  

Images vidéo : Ania Gruca, Naomi Frerotte, Nicolas Serve, Guillaume Madec / SOS MEDITERRANEE 

Montage vidéo :  Flavio Gasperini et Camille Martin Juan / SOS MEDITERRANEE  

Musique : Emily Loizeau