« Ça me fait chaud au cœur de savoir que ce bonnet donne de la chaleur à un enfant. C’est comme si on était copains, ça nous rapproche même si on est loin. » Du haut de ses 9 ans, ce petit Français compte bien porter son nouveau bonnet fait main pour les fêtes de fin d’année. Emmanuelle Biehler, fondatrice de We Knit you, en a tricoté un deuxième, identique, qu’elle a envoyé sur l’Ocean Viking pour un enfant rescapé : une façon bien à elle de participer à notre mission en mer et de faire du lien… « maille après maille ».
Si SOS MEDITERRANEE reçoit régulièrement des propositions aussi variées qu’originales pour récolter des dons, la proposition de We knit you porte une valeur symbolique sans pareil : « Chaque bonnet n’existe qu’en deux exemplaires identiques : celui de la personne qui l’achète et son doublon solidaire qui est destiné à un enfant rescapé » explique Emmanuelle. « Ces deux personnes sont ainsi reliées entre elles, comme les mailles d’un même ouvrage ».
Pour l’infatigable tricoteuse, il était important de trouver un acte concret lui permettant « d’apporter sa part d’aide à ce drame » des naufrages en mer. Alors lorsqu’elle découvre, au hasard d’une publication, l’image d’un enfant rescapé qui porte l’un de ses bonnets, un sentiment ambivalent la saisit. « Je suis heureuse car je me dis qu’une tête et un cœur d’enfant sont réchauffés. Le travail et les heures passées en valaient la peine. Mais je suis triste parce qu’aucun être humain et encore moins un enfant ne devrait vivre des expériences aussi dangereuse et douloureuse que ces traversées, unique possibilité d’échapper à l’enfer et de peut-être rester en vie ».
« Il n’y a pas de monde digne de ce nom s’il n’y a pas d’humanité »
Cette idée d’acheter deux bonnets pour deux têtes plaît énormément à ses client·es, petit·es ou grand·es, car « financer un bonnet leur permet de participer concrètement à une action solidaire ». Elle reçoit mille commentaires, comme cette dame qui, voyant une photo de petit rescapé, « évoque cette sensation d’un lien presque intime avec ce petit bout de chou, et un peu de jalousie parce que le bonnet lui va mieux qu’à moi ! ».
- « Nos vies sont liées. J’ai envie de le rencontrer. Ça m’aide à penser à lui à essayer de me mettre à sa place, de le comprendre. Mais je suis en colère. Les enfants ne doivent pas vivre ça. On devrait avoir la même vie lui et moi. C’est inacceptable, injuste. » L. 9 ans
- « Un brin d’espoir en l’humanité dans ce monde de fous. J’aime l’idée du lien via le bonnet. » SR
- « Je pense que la notion de migrants et de rescapés est abstraite pour beaucoup de gens. Mais en étant mise en lien avec ces enfants par le biais de cet objet, tout devient concret, d’autant plus qu’un bonnet épouse un corps. Le corps est ce qu’on a de plus universel. » MS
Pour Emmanuelle, c’est « comme s’il y avait quelque chose dans leur histoire respective (pourtant tellement différente) qui les relie : l’humanité peut-être ! C’est ma part du colibri et celle de toutes les personnes qui commandent ces bonnets solidaires. »
POUR COMMANDER
Choisissez votre taille et faites votre commande à Emmanuelle Biehler (We Knit you) sur Facebook ou par mail à emmanuelle.biehler68@gmail.com
Chaque bonnet est vendu au tarif de 30€ (comprend le 2ème bonnet solidaire).
Photo : Tess Barthes / SOS MEDITERRANEE