Meliya travaille en tant que sage-femme dans un hôpital public dans les Alpes françaises où elle habite. Chaque année, elle prend six mois de congé pour se consacrer à des missions auprès d’ONG.
À seulement 35 ans, elle a déjà œuvré dans la « Jungle de Calais », puis est partie en mission avec Médecins Sans Frontières en Afrique de l’Ouest, au Moyen-Orient et en Asie centrale, où elle gère des maternités et forme des sage-femmes.
En 2017, de nombreuses personnes exilées d’origine subsaharienne sont arrivées dans sa ville natale d’Annecy. Beaucoup avaient été secourues par des ONG de recherche et de sauvetage après avoir fui la Libye. Avec quelques ami.e.s, elle a commencé à organiser des distributions de nourriture, et mettre en place des cours de français et des solutions d’hébergement.
Elle a ainsi rencontré Sidiki, un mineur non accompagné originaire de Côte d’Ivoire qui avait été secouru en Méditerranée centrale par l’Aquarius. Elle a commencé par l’héberger puis l’a accompagné pour ses démarches d’alphabétisation et dans les procédures administratives en France. Depuis, Sidiki est son colocataire. La reconnaissance de la sage-femme envers SOS MEDITERRANEE pour avoir sauvé une personne qu’elle considère comme son frère, combinée à sa forte volonté de s’occuper des autres, a amené Meliya à proposer ses compétences à l’équipe de l’Ocean Viking.
À bord du navire, elle s’occupe des femmes, des enfants et des bébés. Elle assure le suivi des grossesses et soutient les victimes de violences sexuelles, tant sur le plan psychologique que médical.
Elle aime partager des moments émouvants avec les personnes rescapées. Avec un sourire, elle permet à chacun·e de se sentir réconforté·e, accueilli·e et en sécurité, comme ce jour de décembre 2023 où elle fit entendre, pour la première fois, les battements de cœur du bébé d’un couple libanais qui venait d’être secouru.
Quatre jours après que le couple et ses quatre premiers enfants aient débarqué de l’Ocean Viking en Italie, leur petite fille est née. Elle s’appelle Meliya.
Crédits photo : Camille Martin Juan / SOS MEDITERRANEE