« Le chant des vagues »
29 août 2024

Perdue à la dérive en Méditerranée, une fillette de six ans est confrontée à un phénomène étrange… Ce court-métrage empreint de poésie a été réalisé par dix étudiant.e.s de l’IIM Digital school à Paris. Colombe, Yann, Lucas et Jéromine racontent cette expérience qui leur a « ouvert les yeux » et les a rassénéré.e.s dans leur envie de « sensibiliser le public à la situation des migrants ».

« L’histoire, l’image, la lumière, le son, l’animation… Les étudiant.e.s en master du pôle animation 3-D à l’IIM ont passé plus d’un an à réaliser ce film de A à Z, pour lequel ils se sont engagés à fond : c’est d’autant plus remarquable qu’ils étaient tous en alternance cette année-là. Ils sont même allés jusqu’à trouver une comptine africaine que la petite fille chante durant la traversée, et l’ont eux-mêmes enregistrée. » Visiblement, Ekkarat Rodthong, responsable pédagogique à l’IIM, a été impressionné par le talent et l’investissement de ses élèves pour raconter cette histoire sur les naufrages en Méditerranée. Et il n’est pas le seul : « Le Chant des vagues » a été récompensé d’une dizaine de prix depuis sa sortie à l’automne 2023.

On espère que ceux qui le verront ne fermeront plus les yeux sur cette réalité. Si notre film peut provoquer des discussions ou changer des perceptions, alors il aura bien rempli son rôle.

Yann Abraham, directeur artistique du Chant des Vagues

« On ne voulait pas juste montrer qu’on savait utiliser la 3D, mais aussi l’employer pour raconter une histoire qui ait du sens » explique Yann Abraham, directeur artistique dans ce projet de fin d’études. « Le thème de la migration en Méditerranée s’est imposé naturellement parce qu’il résonnait vraiment en nous. On oublie trop vite les vraies vies derrière ces drames, et les discours politiques détournent l’attention de ce que vivent vraiment les migrants. C’est un sujet qui parle d’humains comme nous, qui traversent l’enfer pour espérer une vie meilleure. On avait envie de leur donner une voix, de rappeler que ça pourrait être nos proches dans ces situations. Trop souvent, les gens préfèrent détourner le regard, par ignorance ou pour se protéger d’une réalité qui dérange. »

Pour Jéromine Mauche, graphiste 3D, ce fut également beaucoup plus qu’un simple projet étudiant. « Cette expérience a profondément transformé mon regard sur la tragédie en mer Méditerranée. En travaillant sur la caractérisation de chaque personnage, j’ai dû me plonger dans la réalité complexe des pays concernés par l’immigration via la Méditerranée. Cela m’a permis de mieux comprendre les enjeux, les souffrances, et les espoirs des personnes qui entreprennent ces traversées périlleuses. Je me suis rendue compte de l’ampleur des défis auxquels elles sont confrontées, et cela m’a poussé à réfléchir sur mon propre rôle en tant qu’artiste. J’aimerais que ce film serve à éveiller les consciences sur la situation actuelle en Méditerranée, qui est non seulement dramatique mais qui nous interpelle tous en tant qu’êtres humains. Mon espoir est qu’il incite à la réflexion et, surtout, à l’action. »

Leur collègue Lucas Cheymol, généraliste 3D, a trouvé dans ce projet une vraie dynamique d’équipe, qui s’appuie sur des valeurs communes : « ce film nous a montré que nous étions capables de mener à bien un projet qui nous a challengé sur le plan artistique et technique, avec beaucoup de communication et d’entraide au sein de l’équipe. Cela est très gratifiant lorsque nous voyons les retours des spectateurs et les récompenses. »

De son côté, Colombe de Vallavieille, qui a agi comme réalisatrice du court-métrage, a surtout cherché « à mettre en lumière la résilience, le courage, et l’humanité de ces individus, en offrant une représentation fidèle et respectueuse de leur expérience. Il fallait trouver le bon point d’équilibre, dans l’histoire comme à l’image, entre sensibilité et sensibilisation. À titre personnel, j’en garde surtout l’envie de continuer à raconter d’autres histoires à travers des films, particulièrement des films à impact social. Je ne suis pas une militante dans la vie de tous les jours, mais j’ai l’impression d’avoir trouvé ma voie d’expression par le biais de l’écriture de film. C’est une des belles vertus de l’art, de toucher les gens sous un angle nouveau et inattendu. »

Lire l’article aussi de l’IMM : « Le chant des vagues : le court-métrage de la promo 2023 triomphe en festival »

Voire le témoignage de Maha, rescapée d’origine syrienne.

Crédits de la vidéo

  • Yann Abraham : directeur artistique
  • Lucas Cheymol : généraliste 3D – Support technique
  • Arno Cousin : généraliste 3D
  • Valentin Deleigne : animateur
  • Colombe de Vallavieille : réalisatrice
  • Christian Ivan : superviseur lighting rendu compositing
  • Florian Julien : généraliste 3D
  • Camille Latruffe-Montmeylian : chargée de production – superviseuse son
  • Jéromine Mauche : concept artist – animatrice
  • Théo Mollot : superviseur CG

Articles associés

Contenu | Menu | Bouton d