« Il faut agir face aux événements qui nous indignent. Nous pensons que tout est possible dès que l’on est motivé et que l’on y croit ensemble. Chacun à son échelle peut agir, même un peu, pour rendre le monde meilleur »
Originaire d’un petit village de Haute-Saône, Pia, 16 ans, s’est investie dans un projet original en soutien aux opérations de sauvetage des personnes en détresse en Méditerranée. Avec l’appui de son père, brasseur bio, et la collaboration d’une petite bande d’amis, elle a mis en vente une bière, « La Traversée », au profit de SOS MEDITERRANEE.
1. Comment t’est venue l’idée de « La Traversée » ?
Le projet de « La traversée » s’est construit un samedi soir. Nous évoquions l’action de SOS MEDITERRANEE et nous nous demandions ce que nous pourrions faire à notre échelle pour contribuer à cette mobilisation citoyenne. Et Papa – brasseur de métier – nous a proposé de faire une bière à sa façon, qui serait vendue deux euros, reversés à SOS MEDITERRANEE. Cette aventure nous donnait aussi l’occasion de parler de l’association et de la situation des migrants. On répondait à trois objectifs : soutenir SOS MEDITERRANEE, parler positivement des personnes exilées et faire plaisir aux gens car ils allaient boire de la bonne bière !!! C’est Rose, une amie, qui a eu l’idée du nom et tout le monde a avoué qu’il était parfait : « La Traversée » était née.
2. Comment as-tu mis le projet en place?
Comme pour tout projet, c’est toujours mieux d’être accompagné et soutenu. J’ai passé plusieurs coups de téléphone pour motiver une bande de bons copains et leur donner rendez-vous. C’est ainsi que quelques jours plus tard, nous nous sommes retrouvés autour d’un bol de cacahuètes à discuter de choses sérieuses.
Nous étions très motivés, plein d’envies mais il fallait d’abord un nom et un logo pour notre association ainsi qu’un dessin pour l’étiquette de la bière . Le nom a été vite trouvé : « Médi » comme Méditerranée et « boat » comme bateau. Mediboat donc. Mon oncle s’est ensuite occupé de notre logo en s’inspirant de celui de SOS MEDITERRANEE. Enfin, Gaspard, l’artiste de la bande, a dessiné une jolie illustration pour l’étiquette. Un vrai travail d’ équipe !
Nous avons aidé mon père à mettre en bouteille la bière, nous l’avons étiquetée, mise en carton et avons communiqué sur sa vente. Nous avons eu un solide appui extérieur du MRJC (1) Haute-Saône qui encourage les projets de jeunes.
On a aussi reçu un vrai soutien de la part des réseaux engagés auprès des migrants qui nous ont invité à participer à leurs événements et par des commerçants locaux qui nous ont réservé une place pour vendre notre bière locale et solidaire sur les marchés.
3. Y a-t-il d’autres initiatives que tu as lancées pour sensibiliser le public?
Avant de lancer le deuxième brassin pour 2019, mes amis et moi avons conduit des actions de sensibilisation sur la question des migrations et plus particulièrement dans les collèges. Nous avons commencé auprès de classes de quatrième. Cette expérience nous a beaucoup plu et nous avons eu un bon retour autant des élèves que des professeurs. Le personnel éducatif nous a mêmes invités à renouveler cette opération. Nous avons aussi monté notre radio de rue : l’idée est de donner la parole à tout le monde sur les questions d’immigration et d’en finir avec cette thématique taboue. Nous interviewons des citoyens engagés ou non, des migrants, des artistes comme « Disiz la peste » ou « HK et les saltimbanques »… Et nous essayons de faire passer un message d’espoir grâce à cette radio.
Pour en savoir plus sur la bière La Traversée.
Contacts : mediboat70@gmail.com
(1) Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne
Crédits Photo : L’Est Républicain