Cette publication de SOS MEDITERRANEE a pour but de faire le point sur les évènements qui se sont déroulés en Méditerranée centrale au cours des deux dernières semaines. Il ne s’agit pas de livrer une revue exhaustive des faits, mais plutôt de fournir des informations sur l’actualité de la recherche et du sauvetage dans la zone où nous intervenons depuis 2016, sur la base de rapports publiés par différentes ONG et organisations internationales ainsi que par la presse internationale.
Plus de 1 000 vies sauvées par des organisations civiles de secours en moins de deux semaines
Entre le 6 et le 14 septembre, le navire Humanity 1, anciennement Sea-Watch 4, affrété par SOS Humanity, a mené ses premières opérations de sauvetage : 415 personnes ont été secourues de quatre embarcations en détresse. Près de la moitié des rescapé.e.s avaient moins de 18 ans. Deux des alertes de détresse ont été signalées par le réseau civil Alarm Phone. 111 personnes à bord d’un canot pneumatique surchargé ont été secourues, en coordination avec le voilier Nadir, dans les eaux internationales au large des côtes libyennes. La dernière embarcation avait quitté le Liban une semaine avant d’être secourue avec 207 personnes à bord. Le 18 septembre, les trois bébés les plus jeunes à bord ont connu une évacuation sanitaire avec leurs proches.
Le lendemain, deux semaines après le premier sauvetage, les rescapé.e.s ont pu débarquer à Taronto, en Italie, le port qui leur a été assigné. Entre-temps, entre le 8 et le 11 septembre, le Sea-Watch 3 a effectué dix sauvetages. Le 16 septembre, après dix demandes de lieu sûr, le navire déclarait un « état de nécessité », indiquant qu’il était à court de provisions et que les rescapé.e.s et l’équipage étaient épuisé.e.s. Deux jours plus tard, les 428 femmes, hommes et enfants, dont un bébé de deux semaines, ont finalement débarqué à Reggio de Calabre, en Italie.
Entre le 2 et le 6 septembre, Sea Eye 4 a porté secours à deux embarcations en détresse. Treize jours après le premier sauvetage, les 129 personnes à bord du Sea Eye 4 ont débarqué à Tarente, en Italie.
Le navire civil Open Arms Uno a secouru quatre embarcations en détresse entre le 15 et le 18 septembre. La nuit du 17 septembre, l’équipage a secouru 294 personnes, dont 43 femmes et 60 enfants qui étaient parti.e.s quatre jours plus tôt. Le lendemain, après plus de 24 heures de recherche, l’équipe a porté assistance à 59 personnes qui s’étaient réfugiées sur une plate-forme pétrolière, et a aussi recueilli une personne décédée.
Le 20 septembre, le voilier Nadir de l’ONG Resqhip a trouvé 30 personnes en détresse sur une embarcation surchargée. Par sécurité, neuf femmes et un enfant ont été embarqués à bord du voilier. L’embarcation en détresse a ensuite été remorquée avec les vingt rescapé.e.s hors de Lampedusa et ont été pris.e.s en charge par les garde-côtes italiens.
Au moins 20 morts dans un naufrage, 7 autres personnes meurent de soif après dix jours perdues en mer
Le 6 septembre, une embarcation. Douze personnes sont mortes et huit sont portées disparues parmi un groupe de 37 qui étaient parties de la région méridionale de Sfax en direction de l’Italie. Six personnes sont mortes de soif après s’être perdues en mer pendant dix jours. Les victimes sont deux enfants d’un et deux ans, un enfant de douze ans et trois femmes dont la mère des deux enfants. Elles étaient parties de Turquie le 30 août avec 26 autres personnes.
Les personnes rescapées ont fini par être secourues par un navire marchand, puis transférées sur un patrouilleur des garde-côtes italiens qui les a débarquées à Pozzallo, en Italie. Le 7 septembre, une fillette de quatre ans a péri dans les eaux internationales au large des côtes de Malte. Elle avait quitté le Liban avec sa mère et sa sœur sur une embarcation contenant 58 autres personnes, à la fin du mois d’août.
Le 4 septembre, après dix jours en mer, parties sans nourriture ni eau, elles ont envoyé des signaux de détresse. Les forces armées maltaises (AFM), au courant de l’affaire, n’ont pas coordonné le sauvetage. Trois jours plus tard, le 7 septembre, un cargo les a secourues et un hélicoptère de la marine grecque a évacué la fillette de quatre ans vers un hôpital, où elle a été déclarée morte.
Suite à ces tragédies, le 12 septembre, le HCR a appelé « au rétablissement d’urgence d’un mécanisme rapide et efficace de recherche et de sauvetage piloté par les Etats en Méditerranée ». Cette année, on sait que plus de 1 300 personnes sont mortes ou ont disparuesen Méditerranée, dont 80% ont péri en Méditerranée centrale. Entre-temps, 16 506 personnes ont été renvoyées de force en Libye, qui ne peut être considérée comme un lieu sûr.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 1 430 femmes et hommes ont été intercepté.e.s entre le 4 et le 17 septembre par les autorités maritimes libyennes, et un corps a été retrouvé. 368 personnes ont été interceptées entre le 4 et le 10 septembre 2022 et 1 062 entre le 11 et le 17 septembre.