Martin Luther King a dit un jour the time is always right to do what’s right*. Cette phrase devenue célèbre résonne d’une façon toute spéciale au regard de ce qui a été accompli en un an avec SOS MEDITERRANEE.
Il y a un an, c’est un élan d’indignation qui donne naissance à l’association. Le nombre des noyés en Méditerranée augmente sans cesse, l’inertie des Etats condamne des milliers de gens à une mort certaine… C’est donc le bon moment pour donner vie à cette idée d’une organisation citoyenne de sauvetage en mer.
Pendant un an, c’est un élan de confiance qui permet de donner les moyens à l’Aquarius de sauver des centaines et des centaines de vies… C’est donc une fois de plus le bon moment pour solliciter et mobiliser les citoyens européens autour du projet.
C’est le bon moment, parce que c’est ce qu’il faut faire. Et c’est pour cela que même si l’entreprise paraissait folle aux débuts, même d’autres pensaient que c’était irréalisable, aujourd’hui SOS MEDITERRANEE est là.
Chaque jour, les nouvelles nous rappellent que la Méditerranée est devenu le plus grand cimetière de l’histoire de l’Humanité. Chaque jour, des images effroyables de désespoir et de mort cohabitent avec des discours de crispation et de repli sur soi. Tout cela donne souvent la nausée et nourrit parfois le défaitisme. Oui tout cela existe, tout cela fait partie de ce monde.
Mais ce n’est pas tout.
Il y a aussi les vies sauvées en plein milieu de la mer, les chants de gratitude, les sourires qui renaissent, l’espoir qui fait briller les yeux et la formidable générosité des milliers de citoyens européens qui s’engagent aux côtés des équipes de SOS MEDITERRANEE en apportant leur soutien financier.
Car sans eux, sans chacun d’entre eux, sans chacun de ces euros arrachés souvent à des budgets difficiles à boucler, l’Aquarius serait rentré au port trop tôt et le petit Alex Destiné ne serait certainement jamais né…
Cette mobilisation citoyenne, cette expression concrète, courageuse, généreuse d’une véritable bienveillance qui ne cherche pas à se faire de la publicité, cela fait aussi partie de ce monde.
Si les Etats ne sont plus à la hauteur de leurs devoirs, si les politiques s’engluent dans des méta considérations qui occultent la réalité, si les institutions internationales manient plus souvent les sorties de rapports que les sorties de canots de sauvetage… Ces citoyens, indignés et conscients de leur devoir d’être humains, se mobilisent et agissent pour sauver des vies.
Il n’y a pas que l’indifférence.
Il y a aussi la bienveillance, le courage et la générosité.
* C’est toujours le bon moment pour faire ce qui est bon
Par Nathalie Achard.
Crédits Photos : Anna Psaroudakis