Un portrait

Une histoire

M.

Côte d'Ivoire

Pays d'origine

11/07/2017

Date de sauvetage

M. est originaire de Côte d’Ivoire. Le 11 juillet 2017, il a été secouru par les sauveteurs de l’Aquarius avec 132 autres personnes à bord d’un canot pneumatique en détresse en pleine mer Méditerranée. Les volontaires de SOS MEDITERRANEE ont recueilli son témoignage. 

« Mes parents n’avaient pas les moyens pour faire vivre les enfants. Je suis parti à 14 ans de Côte d’Ivoire pour chercher du travail, d’abord au Mali. J’ai travaillé dans plusieurs pays. Finalement, je suis parti au Niger, à Agadez. Puis, j’ai passé 6 mois en Libye. J’étais chauffeur de poids lourds là-bas. Je faisais aussi des petits travaux.

Ils n’aiment pas la peau noire là-bas. Le monsieur qui devait me payer pour mon travail avait un pistolet. Je ne pouvais pas lui réclamer mon argent.

Je vivais dans une maison, en cachette. Quand je marchais dans la rue, j’avais peur d’être mis en prison. On te frappe. C’est une bénédiction si ça ne t’arrive pas.

On m’a enlevé parfois pour travailler. Comme ça, « cadeau », pour rien.

On te fouille. Quand tu as un peu d’argent, ils prennent tout. Quand tu refuses, ils te frappent.

Avant de partir, on nous a mis un collier autour du cou. C’est comme un ticket. Ça veut dire que tu as payé pour partir. On était tous assis sur la plage par rangs de 10. Si tu n’avais pas de collier, tu pouvais pas rester : ils te frappaient et te faisaient retourner.

Ils ont pris toutes mes affaires sur la plage. Tout est resté là-bas.

On est partis la nuit sur le bateau en caoutchouc. On était tous coincés.

J’avais fait une tentative de traversée avant. Le moteur avait cassé. Le vent a ramené le bateau. »

Témoignage recueilli par Laura Garel 

Photo : Narciso Contreras / SOS MEDITERRANEE

Derniers témoignages

Jean *

« Peu après [le début du sauvetage], les Libyens sont arrivés ! Ils étaient là pour nous capturer. Mon cousin était déjà sur votre bateau, mais moi j'étais encore sur le zodiac. Je ne savais pas ce qui allait se passer. J’ai paniqué. » 

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Inoussa*

« Nous avons trois options : mourir, être ramenés en Libye, ou finalement arriver à bon port. Mon ami a été emporté par la première option, il est mort en mer. »

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Fahim*

« Mes trois filles, ma femme et mes parents sont au Bangladesh. J’ai quitté mon pays dans l’espoir de les soutenir et de revenir bientôt auprès d’eux. À cause de la Libye, j’ai fini par leur prendre tout ce qu’il nous restait. Mon pays est loin, je ne sais pas quand je les reverrai »

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