Un portrait

Une histoire

Idrissou*

Bénin

Pays d'origine

25 ANS

Âge

11/08/2023

Date de sauvetage

« En Tunisie, il y a des gens qui font des bruits de singe ou qui se couvrent le nez quand ils passent à côté de nous. Même les enfants nous jettent des pierres. »

Idrissou* a quitté le Bénin pour échapper à la discrimination dont il fait l’objet en tant que musulman. Il affirme également, que le président béninois affame son peuple.

Il a marché dans le désert du Niger et de l’Algérie pendant deux semaines et a vu des gens mourir de soif sans rien pouvoir faire. Il a été contraint de boire sa propre urine jusqu’à ce que son groupe atteigne le premier village.

Ils et elles ont été attaqué.e.s par des gens qui lui ont volé son argent et qui ont violé des femmes du groupe. Arrivé en Tunisie, Idrissou a eu le sentiment de vivre une chasse à l’homme.

 « Si des chauffeurs de taxi sont vus avec des Subsaharien.ne.s dans leur voiture, ils risquent la prison. Ils n’ont pas le droit de nous vendre des cartes SIM. Même les Tunisien.ne.s qui ont bon cœur sont dénoncé.e.s par leurs voisin.e.s. Maintenant, plus personne n’ose nous aider, même s’ils le veulent. »

Une fois sur l’embarcation en direction de Lampedusa, Idrissou se souvient que des pêcheurs tunisiens se sont approchés et ont essayé de voler leur moteur alors que leur petite embarcation en fer commençait déjà à se remplir d’eau. Ils ne les ont laissés tranquilles qu’après qu’ils aient montré les bébés qu’ils avaient à bord.

Par la suite, lorsqu’elles ont vu l’Ocean Viking, les personnes à bord de la petite embarcation ont craint de se faire voler leur moteur. Idrissou a réussi à les convaincre que les lettres  « SOS » signifiaient que nous étions des sauveteurs.

 

* Le nom des personnes rescapées a été changé pour protéger leur identité.

Derniers témoignages

John*

« Nous avons vu l'Ocean Viking venir vers nous pour nous sauver, mais les garde-côtes libyens sont arrivés et ont commencé à tirer ! »

Voir son histoire

Suad*

« Tout ce que je veux maintenant, c'est une vie paisible avec mon mari en Allemagne »

Voir son histoire

Neerav*

« Ils ont fait descendre les Bangladais et quelques Pakistanais dans la cale du bateau ; les Syriens et les Égyptiens étaient à l'extérieur, sur le pont supérieur. Nous étions 60 ou 70 personnes au total. Nous manquions d'oxygène dans la cale, et lorsque le bateau est parti, l’air était saturé de vapeurs de carburant. »

Voir son histoire

Contenu | Menu | Bouton d