Un portrait

Une histoire

Amath*

Sénégal

Pays d'origine

19 ANS

Âge

14/02/2024

Date de sauvetage

« Nous avons été vendu.e.s comme il y a 200 ans, au même titre que des marchandises. »

Amath* a 19 ans, il est originaire du Sénégal. Il a été secouru par l’Ocean Viking alors qu’il prenait place dans une embarcation en fibre de verre en détresse le 14 février 2022. Amath dormait sur le pont et a été l’un des premiers des 247 rescapé.e.s à bord à se réveiller le matin au lever du soleil. Un jour, il a raconté son histoire à notre équipage.

« Il y a 10 ans, j’ai quitté mon pays avec mon frère pour trouver du travail en Libye. Je suis allé en prison** dix fois. À chaque fois, les gardiens ou les policiers me battaient. Une fois, j’ai essayé de m’échapper et ils m’ont tiré une balle dans la jambe. J’en garde une énorme cicatrice. Mais ce n’est pas la seule. J’ai des cicatrices sur tout le dos, ils m’ont brûlé et frappé encore et encore. Regardez, j’ai les photos sur mon téléphone. Et sur cette photo, c’est mon frère [montrant un homme avec un bandage plein de sang autour de la tête], ils l’ont frappé avec une kalachnikov. La vie est difficile pour nous en Libye, vraiment très difficile. On est pris au piège, on ne peut pas s’échapper. Nous sommes échangé.e.s et vendu.e.s comme il y a 200 ans, au même titre que des marchandises. En Libye, le concept de « chance » n’existe pas. Lorsque les gens prennent la mer, les garde-côtes libyens les attrapent et les renvoient directement en prison. »

 

*Le prénom a été modifié pour protéger l’identité du rescapé.

** Les personnes que nous secourons parlent souvent de « prisons » pour désigner les centres de détention en Libye.

Crédit photo et témoignage recueilli par Claire Juchat, coordonnatrice de la communication à bord de l’Ocean Viking, en février 2022.

Derniers témoignages

John*

« Nous avons vu l'Ocean Viking venir vers nous pour nous sauver, mais les garde-côtes libyens sont arrivés et ont commencé à tirer ! »

Voir son histoire

Suad*

« Tout ce que je veux maintenant, c'est une vie paisible avec mon mari en Allemagne »

Voir son histoire

Neerav*

« Ils ont fait descendre les Bangladais et quelques Pakistanais dans la cale du bateau ; les Syriens et les Égyptiens étaient à l'extérieur, sur le pont supérieur. Nous étions 60 ou 70 personnes au total. Nous manquions d'oxygène dans la cale, et lorsque le bateau est parti, l’air était saturé de vapeurs de carburant. »

Voir son histoire

Contenu | Menu | Bouton d