Première journée de sauvetage… et quelle journée !
24 mai 2016

À 1h30 mardi matin, nous sommes officiellement entrés dans le zone de sauvetage. Nous nous sommes presque tous levés, fébriles, avant 7h dans l’attente d’un sauvetage imminent. Mark, l’infirmier de Médecins sans frontières, nous a conseillé de manger un bon petit déjeuner parce qu’on n’allait probablement pas avoir le temps de manger pendant la journée qui s’annonçait.

Il avait raison.

On a reçu l’alerte un peu avant 9h. Un bateau de l’organisme Sea Watch se dirigeait vers nous avec 132 migrants à bord, dont un enfant très malade. Le petit garçon, Rachid, 2 ans et demi, respirait difficilement et avait été malade depuis plusieurs jours. Après plus de deux heures de travail intense, la médecin de MSF, Erna, et son équipe, ont pu stabiliser le garçon et l’évacuer par hélicoptère. Rachid, un camerounais, était arrivé chez nous avec sa mère et sa tante. Les autres femmes migrantes et nos collègues du MSF et du SAR les ont réconfortées.

Pendant qu’une dizaine d’enfants en bas âge couraient et jouaient, comme font les enfants en bas âge sur la planète entière, une des jeunes femmes camerounaises chantait pour les calmer. Elle avait une voix exceptionnelle.

Plus tard dans la journée nous étions appelés pour recevoir 300 autres réfugiés qui avaient été temporairement pris à bord par un navire commercial italien. Parmi eux, il y avait au moins une dizaine de couples mariés, avec enfants. Le transfert du groupe en entier a fini vers 20h, et l’espace dans le “shelter” pour les enfants et femmes, de même que sur les ponts, est devenu très aigu.

En après-midi, on a reçu l’instruction de déposer ce groupe en Sardaigne. C’est à approximativement deux jours de route. C’est un peu plus loin que ce qu’on avait planifié. Mais deux jours avec nos invités, deux jours où on aura l’occasion de vous raconter leurs parcours, leurs histoires, qui ils sont.

Restez avec nous!

par Ruby Pratka

Crédits Photo : Yann Merlin