Parmi les 795 personnes secourues, 729 sont des hommes et 66 sont des femmes, tous originaires d’Afrique : Gambie, Nigéria, Mali, Soudan, Erythrée, Somalie, Guinée Conakry, Sénégal… Des jeunes pour la plupart, parfois même très jeunes puisque 22% sont des mineurs : beaucoup d’adolescents isolés entreprennent la traversée, mais aussi des enfants en bas âge avec l’un de leurs parents. 8 enfants de moins de 10 ans ont été recueillis à bord, dont plusieurs nourrissons.
Ces rescapés ont connu des conditions éprouvantes sur le chemin de l’exil et sont prêts à tout pour quitter la Libye, où ils témoignent avoir enduré un véritable calvaire dans les mains des passeurs et différents groupes armés. A cela s’ajoutent les traumatismes de la traversée causés par le froid, la soif, la peur, l’épuisement et le mal de mer.
Les équipes de SOS MEDITERRANEE et de Médecins du Monde portent une attention particulière aux plus vulnérables, placés dans le « shelter » (abri). Les cas les plus graves – souffrant d’hypothermie, de déshydratation, de brûlures chimiques causées par le fuel, mais également de blessures par balles subies en Libye – sont placés sous surveillance médicale. La plupart des femmes, dont une majorité provient du Nigéria, ont subi des violences sexuelles sur leur parcours ; nombre d’entre elles sont enceintes.
Les témoignages des rescapés l’attestent : s’ils savent qu’ils mettent leur vie en danger en prenant la mer, aucun ne pouvait imaginer de telles conditions de traversée.