Drames quotidiens en haute mer
5 janvier 2017

L’année 2017 commence à peine et, alors que nous sommes au cœur de l’hiver, SOS MEDITERRANEE procède, sans discontinuer, aux sauvetages de centaines de personnes parties à la dérive en mer Méditerranée, sur des radeaux de fortune depuis les côtes libyennes, pour fuir des conditions de vie et de traitements inhumains.

Le 2 janvier déjà, les sauveteurs de SOS MEDITERRANEE et les équipes de Médecins sans Frontières, qui assurent l’assistance médicale à bord, avaient porté secours à 114 personnes, tandis que l’ONG catalane Proactiva Open Arms, qui les a rejoint récemment sur zone, avait elle-même opéré au sauvetage de 112 personnes.

Ce 3 janvier 2017, dès l’aube, les équipes de l’Aquarius étaient sur le pont pour porter secours à une embarcation composée de 116 personnes, principalement des hommes.

Alors que les conditions de mer sont en train d’évoluer vers un mauvais temps dans les prochaines 36 heures, un deuxième sauvetage en fin de matinée a, lui, été plus difficile à appréhender. En effet, les 145 occupants d’un pneumatique dégonflé en train de prendre l’eau, se sont avérés très agités par peur de la noyade, tout cela au milieu de très jeunes enfants et d’une femme enceinte. Les sauveteurs de SOS MEDITERRANEE, certes aguerris à ces mouvements de foule, ont dû déployer tout leur savoir-faire pour maîtriser la situation afin qu’il n’y ait pas de blessés.

Au même moment, à quelques dizaines de milles de là, les garde-côtes italiens intervenaient également pour secourir une autre embarcation en détresse.

« Tout le monde gageait sur le fait qu’en hiver il y aurait moins de départs en mer, mais il n’en est rien. Et nous sommes si peu nombreux sur cette zone mortelle que notre plus grande crainte est de ne pouvoir les sauver tous ! » déplore le coordinateur de l’équipe Recherche et Sauvetage, Yohann Mucherie.

Un constat qui pourrait engendrer un sentiment d’impuissance et de culpabilité si les équipes de SOS MEDITERRANEE n’étaient concentrées et engagées dans cette course permanente contre la montre.

375 rescapés sont donc à bord de l’Aquarius qui fait désormais route vers Augusta en Sicile, pour un débarquement mercredi après-midi, avant de se rendre à Catane, son port d’attache pour le ravitaillement et la relève des équipes.

Crédits photos : Kevin Mcelvaney