432 naufragés, dont de nombreux enfants, ont été secourus mercredi par SOS MEDITERRANEE au cours de 4 opérations de sauvetage, dont certaines ont été menées en collaboration avec les autres ONG présentes au large de la Libye afin de faire face à l’urgence humanitaire.
4 sauvetages épuisants
A 08.00 ce mercredi, la passerelle de l’Aquarius a réceptionné un premier appel du MRCC signalant une embarcation en détresse secourue peu après par les équipes de volontaires de SOS MEDITERRANEE.
101 naufragés, principalement originaires du Bangladesh, ont été acheminés en sécurité à bord de l’Aquarius qui a ensuite poursuivi vers le sud, en direction d’une autre position indiquée par le centre de coordination des secours de Rome, où les embarcations des ONG Seawatch et MOAS étaient déjà impliquées dans des opérations de sauvetage.
Une fois sur place, SOS MEDITERRANEE a secouru deux bateaux pneumatiques en détresse et sauvé 197 autres personnes pour la plupart originaires d’Afrique du Nord, avant de partir vers une autre position.
Le quatrième sauvetage, dans l’après-midi, a été le plus éprouvant pour les équipes SOS MEDITERRANEE qui ont découvert de nombreuses femmes et enfants, principalement originaires d’Afrique de l’Ouest, à bord d’un nouveau bateau pneumatique.
« Le dernier bateau était plein à craquer. A bord, de nombreuses femmes étaient dans un état de fatigue extrême et beaucoup d’enfants pleuraient » raconte Stéphane Broc’h, adjoint au coordinateur des secours.
«Ces enfants n’ont rien à faire ici »
77 mineurs, dont 6 enfants de moins de 5 ans ont été secourus, ainsi que 44 femmes, tous immédiatement accueillis dans le « shelter » de l’Aquarius, un espace exclusivement réservé aux femmes et enfants, considérés comme plus vulnérables.
« Ces enfants n’ont rien à faire ici, perdus au milieu de la mer. Il est vraiment difficile de comprendre le désespoir qui peut pousser une mère à décider de prendre le risque d’embarquer avec son bébé sur ce canot qui pourrait couler à tout moment » s’est émue une des Benedetta Collini, sauveteuse volontaire de SOS MEDITERRANEE.
Particulièrement éprouvés, les 432 naufragés ont tous été ramenés sains et saufs à bord et immédiatement assistées par le personnel médical de Médecins Sans Frontières pour des cas de mal de mer, de déshydratation et d’épuisement.
La plupart des rescapés racontent aux volontaires de SOS MEDITERRANEE avoir été détenus pendant des semaines voire des mois en Libye dans des conditions inhumaines, avant d’être poussés en mer à bord de canots surchargés.
Une tragédie évitée grâce à la coopération des ONG
Les embarcations secourues ce mercredi dans les eaux internationales entre 12 et 20 miles marins au large des côtes libyennes, étaient parties des plages à l’ouest de Tripoli, notamment, selon les indications des rescapés, de la localité d’Az-Zawiyah.
Plusieurs bateaux humanitaires étaient présents dans cette zone au large des côtes libyennes, où se produisent la plupart des naufrages qui ont fait plus de 595 morts depuis le début de l’année, selon des chiffres de l’Organisation Internationale pour les migrations.
« C’était encore une journée très intense en Méditerranée, marquée toutefois par une très bonne coopération avec ONG Sea Watch et MOAS pour ces opérations de sauvetage délicates » a déclaré Nicola Stalla, coordinateur des secours SOS MEDITERRANEE.
Grâce à cette collaboration essentielle, sous la coordination du MRCC de Rome, les ONG présentes en Méditerranée ont contribué encore une fois ce mercredi à éviter de nouvelles tragédies en mer.
« Si nous, humanitaires, n’avions pas été là encore aujourd’hui, qui aurait sauvé ces hommes et ces femmes? Que seraient devenus ces enfants? En l’absence d’une réponse institutionnelle, européenne, forte à ce drame humain, SOS MEDITERRANEE poursuivra sans relâche ses efforts pour sauver le plus de vies possible en mer, c’est une obligation légale et morale » déclare Sophie Beau, vice-Présidente de SOS MEDITERRANEE.
Depuis le début de l’année 2017 SOS MEDITERRANEE a effectué pas moins de 39 opérations de sauvetage et sauvé 4374 vies en mer.
Crédit photos : Patrick Bar / SOS MEDITERRANEE