« Partir pour mourir » : une immersion au cœur des sauvetages avec Sacha Porchet de Tataki 
23 avril 2022

Un bébé dans une main, la caméra dans l’autre, balloté dans un canot de sauvetage au milieu de la mer Méditerranée, Sacha Porchet, créateur de contenu pour le média en ligne Tataki, nous embarque dans une immersion qui ne laisse personne indemne.

Un sauvetage comme si vous y étiez

En pleine nuit, au milieu de hautes vagues, on entrevoit une embarcation de fortune, des visages effrayés. L’image bouge dans tous les sens. On entend la voix de Tanguy, marin-sauveteur de SOS MEDITERRANEE, essayer de calmer la foule, à un moment critique où « tout peut basculer ».

– « Ecoutez-moi ! Arrêtez de bouger ! »

Le journaliste, qui a été formé pour prendre part aux sauvetages, est chargé de s’occuper des bébés. Il en tient un dans les bras. Heureusement, l’enfant est calme. Il peut donc continuer de décrire la scène:

– « Là on est obligés de reculer, c’est trop compliqué ! Il y a trop de bruit, ils n’écoutent pas. Tout le monde se lève, et c’est vraiment ce qu’on veut éviter. On ne veut pas que les gens se piétinent, on ne veut pas que les gens tombent à l’eau… »

Février 2022. Trente jours à bord de l’Ocean Viking, cinq sauvetages. Dans un format journal de bord, face caméra, le journaliste raconte, sans filtres, les moments les plus forts de son séjour en compagnie de son partenairePablo Delpedro, et des équipes de SOS MEDITERRANEE et de la FICR. Trente-trois minutes haletantes à retrouver sur Youtube.

Un podcast sur les coulisses du tournage

Dans une interview accordée à la radio suisse RTS – à découvrir dans un podcast de 21 minutes -, Sacha Porchet raconte les coulisses de son séjour à bord de l’Ocean Viking. Malgré les multiples entraînements et les briefs qu’il a dû suivre, il est vite rattrapé par la réalité. « Je m’étais pourtant préparé avant le tournage, je savais que j’allais voir des personnes en détresses, même des personnes décédées… »  À un moment, on voit que le journaliste craque. Il ne cache pas ses larmes à la caméra pourtant. L’immersion doit être complète.

« Personne ne peut en sortir indemne, et les rescapés les premiers. C’est beaucoup d’émotions, de joie, de tristesse, et le fait de voir ces embarcations de ses propres yeux, c’est vraiment différent… »

Après les sauvetages, il va interviewer plusieurs personnes rescapées, notamment quatre jeunes filles qui, l’ayant vu s’occuper du bébé, lui accordent leur confiance. Elles lui racontent « l’enfer libyen », l’enfermement, les viols, la faim qui vous tenaille, l’enfermement dans des centres de détention durant des mois… « Ces jeunes filles ont déjà vécu beaucoup trop de choses pour leur âge. » Le reporter tient particulièrement à aller à la rencontre des jeunes, et à faire connaître au plus grand nombre la réalité qui est la leur.

Un reportage de Tataki qui, à coup sûr, ne vous laissera pas indemne vous non plus.