Prise de parole en public, contexte opérationnel en Méditerranée Centrale, sensibilisation scolaire, collecte de fonds, organisation d’événements, construction de partenariats, tenue de stand… figurent parmi les nombreux sujets abordés lors des formations offertes aux 750 bénévoles de SOS MEDITERRANEE réparti.e.s dans 21 antennes en France.
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Ce sont les bénévoles les plus expérimenté.e.s qui forment leurs collègues et disposent pour ce faire d’une boîte à outils développée par l’équipe salariée, comprenant des trames de formation, des présentations power point, des vidéos, des jeux, en plus des nombreux contenus présentés au public comme les expositions photo, les dossiers thématiques ou les cartes interactives.
Les formations peuvent prendre diverses formes : réunions en présentiel dans une antenne, jeux de rôles lors de séminaires régionaux, visio avec un membre d’équipage du navire pour expliciter un sauvetage difficile, rencontre avec un.e salarié.e pour un briefing spécifique, partage de bonnes pratiques entre bénévoles, brainstorming, compagnonnage à la prise de parole sur un stand, outils didactiques en ligne… À chaque mission correspond une formation et un format.
« Maîtriser parfaitement nos messages et connaître le contexte de nos opérations en mer est une nécessité, car ce sont les bénévoles qui portent la mission de témoignage » explique Julien, co-référent bénévole à Douarnenez et ancien bénévole à Nantes. Ainsi, tout.e bénévole doit, par exemple, connaître la différence entre les eaux territoriales et la région de recherche et de sauvetage, être en mesure d’expliquer l’obligation légale d’assistance en mer, ou encore de donner le nombre de personnes qui ont perdu la vie en Méditerranée depuis 2014… Après à peine un an d’existence, la dynamique antenne de Douarnenez a déjà proposé huit sessions de formation comportant chacune deux modules à ses 25 bénévoles. Dispensée en petits groupes de cinq personnes, « la formation à la prise de parole au nom de SOS MEDITERRANEE y est particulièrement appréciée ». Julien y distille des « anecdotes vécues dans notre antenne, ou ramenées d’ailleurs. On prend souvent comme exemple la soirée de lancement de l’antenne, pendant laquelle une personne hostile s’était exprimée ». Heureusement, Julien et quelques bénévoles qui organisaient l’événement avaient déjà été formé.e.s et savaient comment réagir.
Éric, bénévole à Paris, assure depuis plusieurs années la formation initiale obligatoire aux nouvelles personnes bénévoles. Il raconte : « la formation se déroule sur un créneau de cinq ou six heures, qui fait suite à une première réunion d’information préalable d’une heure et demie. Le matin, on brosse le portrait de l’association (historique, missions, effectifs, défis, etc.). Après une pause-déjeuner dans le style “auberge espagnole”, on propose des mises en situation en petits groupes. Il s’agit de s’assurer à la fois que les informations sur l’association et les recommandations sur la posture ont été intégrées. L’ambiance est toujours bon enfant, avec des recrues de mieux en mieux informées et donc de plus en plus réactives. »
Des échanges continus de pratiques et de savoirs
Les formations régulières sont également très appréciées des bénévoles plus ancien.ne.s : sur les évolutions du contexte géopolitique , les nombreux outils développés par les équipes salariées, ou pour les bénévoles qui s’ouvrent à de nouvelles missions au sein des antennes… Les séminaires nationaux sont ainsi très prisés, et regroupent les bénévoles référents d’antennes ou spécialisés dans la sensibilisation scolaire. Céline, co-référente bénévole à Brest, y voit une occasion unique pour « les échanges de pratiques, la transmission des savoirs… Nous venons de milieux différents au niveau professionnel, de régions variées , et tous les âges sont représentés ; pourtant l’engagement qui nous lie génère un lien très fort et une mutualisation des savoirs extraordinaire ».
Adepte des échanges et des mises en situation, Laurent, co-référent à Paris, forme les bénévoles qui souhaitent se « spécialiser » en sensibilisation scolaire. « Notre premier support de formation est un petit déjeuner sous le signe de la convivialité ». Pendant que sa collègue Stéphanie déroule la présentation et propose des vidéos pédagogiques, Laurent ponctue l’intervention d’anecdotes, donne mille et une astuces pour rebondir lors d’un imprévu et trouver la bonne approche « en fonction de la diversité des élèves, de leurs réactions selon leur âge ou du secteur géographique… »
Lorsque cela est possible, les bénévoles bénéficient de l’intervention d’un.e membre de l’équipe de sauvetage ou de soins à bord, ou d’une visite « surprise ». « II y a un peu plus d’un an, François [le président de SOS MEDITERRANEE, capitaine de métier], est intervenu et les échanges ont été exceptionnellement riches, avec des questions plus pointues sur les obligations du capitaine, les régions de recherche et de sauvetage, etc. » En effet, le président intervient de temps à autres dans les établissements scolaires, et parcourt régulièrement la France pour rencontrer les bénévoles et partager son expérience.
En un mot, si les bénévoles s’engagent d’abord par conviction, tous et toutes apprécient la convivialité de ces rendez-vous fédérateurs qui leur permettent de développer de solides compétences qui seront mises à profit dans leurs missions comme bénévole mais aussi à bien d’autres occasions.
Crédit photo : Luciano Gallo/SOS MEDITERRANEE